Depuis 2007, le 22 janvier de chaque année est pour les guinéens un souvenir triste et douloureux. C’est la date à laquelle ils se révoltent dans l’unité pour exiger le départ de Lansana Conté, président de la République d’alors. A Conakry la capitale, des milliers de personnes se dirigent vers Kaloum avec pour objectif de rallier le palais présidentiel afin d’exprimer leur rare-le-bol. Mais arrivés au pont « 8 novembre », passage obligatoire pour atteindre la destination ciblée, ils tombent sur des militaires qui, sans hésitation, tirent à balles réelles sur eux, faisant ainsi de nombreux morts et blessés.
Le 22 janvier 2007 a été une journée meurtrière en Guinée. C’est l’une des rares fois où les guinéens s’unissent véritablement pour tenter de faire tomber un régime. Mais celui-ci réplique en réprimant dans le sang. Conséquence, plusieurs morts et blessés par balles réelles.
La révolte populaire de cette année-là est partie d’une grève syndicale avec pour meneurs Rabiatou Serah Diallo et feu Ibrahima Sory Fofana. Les citoyens s’en mêlent et tout dégénère par la suite. Lansana Conté refuse de se piler à l’exigence de la rue, qui était qu’il cède le pouvoir. Il opte pour la résistance en comptant sur l’armée. Celle-ci lui reste fidèle et se livre à un carnage contre les manifestants.
14 ans après les faits, justice n’est toujours pas rendue. Quand ils se produisaient, l’actuel chef de l’Etat était encore opposant. Il les avait même condamnés. C’est pourquoi son avènement au pouvoir en 2010 avait suscité beaucoup d’espoir. Mais cet espoir s’est transformé en désespoir depuis quelques années. La plupart de guinéens ne croient plus à une possibilité de procès sur le carnage du 22 janvier 2007 tant qu’Alpha Condé sera aux commandes.

