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67 ans après, quel système éducatif pour la Guinée ? (Aboubacar Mandela CAMARA)

On ne le dira jamais assez, le progrès de toute nation est tributaire de son système éducatif. Aucun développement n’est possible sans des ressources humaines hautement qualifiées, intègres et patriotes. La Guinée en est la preuve palpable. La nature nous a tout doté (terres arables, cours d’eau, mer, forêts, ressources minières,…). Malheureusement, nous peinons encore à sortir de l’ornière.

Il est donc temps de s’interroger :

-la Guinée a-t-elle un véritable système éducatif ?

-si non, quel système éducatif pour une Guinée émergente à l’horizon 2050 ?

-quels seraient les leviers transformateurs du système éducatif guinéen ?

De 1958 à nos jours, les régimes et gouvernements successifs ont toujours tenté de doter le pays de systèmes éducatifs. Nous nous attarderons ici sur trois reformes majeures qui ont marqué l’éducation guinéenne à savoir : la reforme de 1968, la loi d’orientation de 1989 et la loi d’orientation de 1997.

-la reforme de 1968 : cette reforme a été le point culminant de toutes les reformes opérées sous le régime de feu Ahmed Sekou TOURE, le père de l’indépendance guinéenne. Bien que critiquée par bon nombre d’observateurs en raison de son caractère ‘’populaire’’ (école de masse), je réponds par l’affirmatif à la question de Zaoro Hyacinthe LOUA pour dire que la reforme de 1968 fût «un grand rêve brisé».

«Il s’agissait d’une réforme générale, qui ne s’appliquait pas seulement au système d’enseignement scolaire, mais à la société guinéenne tout entière. Elle visait, selon Alpha Mohamed Sow, «la destruction systématique de l’ancienne société et la construction d’une société socialiste évolutive qui, dans son principe théorique, devait assurer le bonheur du peuple guinéen ». Il était question d’une véritable révolution socioculturelle dont l’objectif principal était de briser toutes les valeurs culturelles susceptibles d’entraver le processus révolutionnaire et évolutif de la création d’une société moderne socialiste en Guinée. Le pilier central de cette nouvelle politique était l’école.» (LOUA 2022)

Selon le même auteur, cette reforme visait quatre principaux objectifs à savoir : la ligne de masse, l’éducation et la production, la réhabilitation des valeurs culturelles et la formation idéologique.

Le premier objectif consistait à créer une école de masse. Par la « ligne de masse », la réforme veut démocratiser le savoir scientifique. Il s’agissait de reconnaître que l’éducation est un droit pour tous et qu’elle ne peut être l’apanage ni de quelques catégories sociales ni de quelques privilégiés.

En deuxième point, la réforme voulait « lier l’éducation à la production ». En termes concrets, la réforme visait à la transformation dynamique des réalités locales, de l’environnement et des campagnes, grâce à la maîtrise de la science et de la technologie. Cela consistait, D’un côté, faire des élèves de véritables travailleurs socialistes, porteurs d’une idéologie collectiviste, ayant connu les avantages d’une organisation collective du travail et ayant vécu dans une communauté où les motivations individualistes ont été bannies au profit de l’esprit de coopération et de solidarité. D’un autre côté, cette ‘microsociété’ socialiste est appelée à rayonner en dehors de ses limites, en vue de créer et de soutenir dans son environnement une dynamique du même type ». […] En fin de compte, il s’agissait d’adapter la formation aux besoins de l’économie nationale en vue d’aboutir à un autofinancement et à une autosuffisance alimentaire.

Le troisième objectif consistait à « réhabiliter les valeurs culturelles ». La culture est le ciment, le fondement des différentes ethnies qui constituent la nation. Les réformateurs pensaient que l’étude des langues nationales dans les écoles devait contribuer à perpétuer la culture des différentes sociétés. C’est ainsi que le pays a introduit les langues nationales dans les écoles comme langues d’enseignement et comme véhicules de la science, accessible à tous.

Le quatrième et dernier objectif de la réforme de 1968 consistait à donner une «formation idéologique », selon la doctrine socialiste du régime au pouvoir. Cette formation idéologique consistait à former une conscience politique nationale, support essentiel de toute action révolutionnaire et à former des patriotes nationalistes.

La reforme de 1968, comme l’a souligné LOUA (2022), consistait à «lier l’école à la vie ». Il s’agissait, dit-il, de former et préparer les Guinéens aux divers changements liés à l’évolution du monde afin qu’ils deviennent des citoyens aptes à concevoir et à promouvoir leur propre développement socioéconomique.

-la loi d’orientation de 1989 :

L’État Guinéen s’est doté d’une Loi d’orientation de l’Éducation en 1989, qui sert de cadre de référence aux différents plans de développement du secteur. Les principaux objectifs de cette loi visent : (i) l’allocation de ressources publiques suffisantes à l’éducation ; (ii) le développement équilibré du système, avec en priorité l’expansion de l’enseignement primaire ; (iii) l’amélioration de la qualité de l’éducation et ; (v) l’élimination des disparités entre zones urbaines et rurales d’une part, et entre filles et garçons d’autre part.

-La loi d’orientation de l’éducation nationale en 1997

La loi de promulgation en 1997 stipule que l’éducation nationale « vise à élever le niveau intellectuel de la population ; à former des hommes et des femmes libres, capables de créer les conditions de leur épanouissement à tous les niveaux, de contribuer au développement de la science, de la technique et de la technologie, et de créer des solutions efficaces au problème de développement national. Elle consiste à préparer les conditions d’un développement intégral assuré par la nation tout entière. Sa mission constante est de maintenir l’ensemble de la nation dans le courant du développement contemporain. » (Article 1). En outre, le caractère démocratique et laïc de l’éducation est souligné (Article 2), et la formation tout au long de la vie est érigée en principe. (Article 4).

Face aux échecs consécutifs de ces différentes réformes, la Guinée est toujours en quête d’une nouvelle voie, d’un système éducatif plus efficace qui répondrait aux aspirations du peuple, notamment en termes de développement.

L’avènement du CNRD, à sa tête le Général Mamadi DOUMBOUYA, Président de la République, Chef de l’Etat, augure une tangible lueur d’espoir pour toute la communauté éducative guinéenne.

Des avancées notables sont enregistrées en terme d’accès et équité, de qualité des enseignements et apprentissages ainsi que de gouvernance et pilotage du système.

Face à l’immensité des défis à relever, il est imminent d’appuyer sur des leviers accélérateurs pour la transformation du système éducatif guinéen. A ce titre, nous préconisons les leviers ci-après :

1. Passer d’une école de culture générale à une école de développement

Cela passera par :

-la reforme des programmes d’enseignement en les adaptant aux réalités socio-culturelles, historiques, économiques et politiques ;

-la création des collèges et lycées techniques et la valorisation des métiers ;

-la diversification des filières au lycée et priorisation des STIM à l’université ;

-l’investissement dans la spécialisation, la recherche et l’innovation.

2. Mener à terme le processus de digitalisation du système éducatif

Cela permettrait de :

-améliorer la qualité des enseignements et apprentissages ;

-moderniser la gestion administrative et pédagogique ;

-renforcer les compétences des formateurs et encadrants.

3. Professionnaliser la gestion du système éducation par la création des corps de métiers

Nous avons entre autres corps à former en quantité suffisante :

-les inspecteurs d’enseignement ;

-les gestionnaires scolaires ;

-les conseillers (généraux et orientation) ;

-les bibliothécaires/Archivistes ;

-les enseignants de profession (privilégier les diplômés des ENI et de l’ISSEG) ;

-les conseillers pédagogiques maîtres formateurs (CPMF) ;

-les professeurs d’écoles normales (PEN) ;

-les animateurs pédagogiques de l’enseignement secondaire (APES).

4. Restructurer et décentraliser le système éducatif guinéen

Cela permettrait de :

-faciliter les passerelles entre les différents sous-secteurs et ordres d’enseignement ;

-orienter l’école vers le développement ;

-faciliter l’appropriation de l’éducation par les communautés en tant que cellule intégrante de la collectivité locale.

Enfin, rappelons que la réussite de la refondation proprement dite de l’Etat guinéen est tributaire de la capacité de son système éducatif à doter le pays de ressources humaines hautement qualifiées. Car, si le projet SIMANDOU peut être un levier de transformation de l’école guinéenne, force est de reconnaître que celle-ci, à son tour, peut être un gage certain de la réussite du programme SIMANDOU 2040 ainsi que de l’émergence d’une Guinée nouvelle, une terre paradisiaque pour toutes et tous.

D’où la nécessité d’élaborer une nouvelle loi d’orientation du système éducatif guinéen, inspirée de la doctrine idéologique insufflée par le Président Mamadi DOUMBOUYA et des défis mondiaux de notre époque.

Aboubacar Mandela CAMARA

Sociologue, Spécialiste en gestion de systèmes éducatifs, des questions de genre et en leadership dans l’éducation

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