
L’humanite célèbre ce dimanche 08 mars 2020, la journée internationale des droits de femmes. En Guinée, la célébration de cette fête à tendance à perdre son objectif qui est la défense des droits de la femme. En lieu et place des revendications de leurs droits, certaines femmes veulent profiter de cette fête pour apporter leur soutien au projet de nouvelle constitution porté par le pouvoir en place.
Pour l’Honorable Aissata Daffe, députée et membre du bureau politique de l’UFR de Sydia Touré, le 08 mars ne devrait être un espace de propagande politique mais plutôt de lutte contre les violences faites aux femmes.
« Nous ne sommes pas à l’heure où nous devons porter des uniformes pour une quelconque soutien ou de propagation. Nous avons dépassé ce stade là, c’est une journée de revendication des droits de la femme. Vous voyez sur les 365 jours de l’année, on a donne qu’une seule journée aux femmes et cette journée nous devons en profiter. Mais dire qu’on soutenir la nouvelle constitution, nous les femmes de l’opposition ne vont pas s’associer à ça, non on ne peut participer à cette fête », souligne t-elle.
La députée de l’UFR se dit être déçu des violences exercées contre des femmes derniers temps en Guinée. Pour elle c’est ce qui doit beaucoup plus intéresser les femmes.
« Je suis vraiment déçus aujourd’hui avec toute la situation qui se passe dans le pays, les violences faites aux femmes. Nous avons un cas dont la vidéo a fait le tour du monde a travers les réseaux sociaux, il s’agit de la femme de Wanindara qui a été utilisée en bouclier par les forces de l’ordre. Il y a quelques jours, on a perdu une femme en état de famille à Hamdallaye par le fait de la crise politique. Il y a des femmes qui sont en prison a cause de leur opinion. Aujourd’hui nous devons parler des violences faites aux femmes, nous voyons des femmes qui sont tuées comme le cas d’une de nos compatriotes il y a quelques jours en France. En Guinée aussi il y a eut des femmes qui ont ont été tuées par leurs maris. Voici les problèmes qui doivent nous intéresser le 08 mars, il faut que les femmes soient sécurisées et protégées », dénonce Aissata Daffe.
Elle a en plus déploré la détention prolongée des femmes de l’UFR à la maison centrale de Conakry. Aissata Daffe estime que ces femmes ont été arrêtées en exercice des droits pour lesquels, le monde entier se mobilise à célébrer.
« Au moment ou je vous parle, il y a des femmes qui croupissent en prison. On a pensé qu’elles seront jugés ce jeudi, pour qu’elles recouvrent leur liberté avant la fête des femmes mais on a appris que leur jugement est reporté. Ça fait maintenant 14 jours que ces femmes là sont en prison à cause de leur opinion loin de leurs familles, loin de leurs enfants. Une d’entre elles a été arrêtée à la Tannerie avec son mari lorsque ce dernier est intervenu. Comme vous le savez ceux sont ces femmes qui sortent à l’aube pour aller chercher de quoi manger. Elles ont été arrêtées en exercice des droits qu’on doit fêter le 08 mars. Et de l’autre côté, on laisse les autres soutenir d’autres choses, on dit non elles ont le droit et les autres n’ont pas le droit, c’est du deux poids, deux mesures », a t-elle fustigé.
Facinet Camara 620794714