Pour le dernier numéro de l’année 2020 au compte de la rubrique ’’Femme à la Une » qui fait la promotion des femmes guinéennes, votre quotidien d’informations fatalainfos.com a tendu son micro à une journaliste sportive. Il s’agit de Hélène Bangoura. Agée d’une vingtaine d’années, elle a parlé de son parcours scolaire et universitaire, de sa vie professionnelle et un peu de sa vie privée. L’interview a été réalisée mercredi, 30 décembre 2020.
Retrouvez l’intégralité de cette interview ci-dessous !
Fatalainfos : Qui est Marie Hélène Bangoura ?
Hélène : Je suis journaliste sportive qui évolue à Feguihand TV il l y a de cela quelques mois.
Fatalainfos : Parlez nous de votre parcours scolaire et universitaire ?
Hélène : J’ai commencé les études à l’école Mahatma Gandhi, là où j’ai fait la maternelle. Dès la maternelle je suis allée en deuxième année parce que mon niveau était supérieur à la première année. Donc, j’ai commencé les cours en deuxième et depuis cette classe jusqu’en sixième année, j’étais toujours première de la classe. Après le primaire, je suis allée au collège José Bronze Tito toujours à Fria et c’était le même résultat numéro un jusqu’en dixième année. Une fois admise au lycée, je suis partie au lycée Amical Cabral jusqu’en 12ème année ou mes parents ont décidé de me faire changer d’école. C’est ainsi ils m’ont inscrite dans une école privée appelée l’Amitié Gobiko, où d’ailleurs j’ai fait la 12ème et Terminale, et décroché mon baccalauréat en 2009. Je suis rentrée à Conakry et tombé sur l’université Mercure International où j’ai validé ma licence en gestion commerciale et financière. C’était toujours le même résultat et même intelligence.
Fatalainfos : Comment Hélène s’est retrouvée dans ce métier de journaliste sportive ?
Hélène : Après la troisième année universitaire, quand j’attendais mon diplôme, j’ai vu une annonce sur le net chez Chérie FM qui était à la recherche des agents commerciaux et je sortais de la gestion commerciale et financière. J’ai postulé et du coup j’étais retenue dans le staf des agents commerciaux. On a fait quelques mois sans activité mais avec des formations en power point, Excel, en agent, Word et beaucoup d’autres formations. Comme j’ai vu qu’il n’y a pas d’activités commerciales, j’ai décidé d’aller apprendre d’abord la technique. J’ai demandé aux monteurs de me former à monter. Ils ont accepté et ils m’ont donné un véritable coup de main puisqu’à mon tour je montais les émissions vidéos avec trois caméras et audios. L’idée de la dame ‘’Chantal » qu’il ait des JRI (Journaliste Reporter d’Images). Donc comme j’ai la main en montage, est-ce qu’il ne serait pas nécessaire d’apprendre à filmer. Ils ont dit d’accord et j’ai appris ça aussi. Après la caméra toujours à la technique, je suis allée aussi à l’animation. Là-bas également j’ai fait la même doléance et j’ai été acceptée à bras ouverts. C’est ainsi que je suis allé à la rédaction pour apprendre toujours. Dès que la dame a vu mes exploits, elle m’a demandé d’aller à la présentation du journal TV. A ce niveau on m’a bien formée et je présentais le journal de 13h et parfois du soir. C’était parti comme ça et j’ai pris goût.
Fatalainfos : Chaque chose le début est difficile. Est-ce que ça a été le cas pour vous ?
Hélène : Je dirais que c’était pas trop difficile pour moi d’apprendre. Déjà j’ai un esprit ouvert. Quand je m’accroche à quelque chose, il me faut aller jusqu’au bout quel que soient les obstacles parce que les obstacles n’en finissent pas. Il y a des gens qui vont te barrer la route, qui ne souhaitent pas te voir avancer ou évoluer dans leur domaine. Toi qui es venu en qualité d’agent commercial, te retrouver à l’animation, au montage, à la rédaction, forcément ça ne va pas plaire. Mais bon, j’ai fermé les yeux à tout ça puisque j’avais un objectif à atteindre. Il y en a même qui me décourageaient parfois en me disant tu es là avec un travail énorme et tu prends un salaire minime, est-ce que tu ne vas pas demander une augmentation de salaire ou tu restes dans ton domaine. Rire… j’ai dit non, je ne le fait pas pour aujourd’hui, c’est le futur que je prépare. Donc j’ai fermé les yeux et j’ai continué.
Fatalainfos : Voulez-vous dire que la jalousie des certains envers vous a été votre seul obstacle ?
Hélène : Bien sûr c’était l’obstacle. Il y a des gens qui ne voulaient pas. Parfois j’avais des problèmes avec des filles parce que moi je travaille comme un homme. Donc quand elles me voient avec beaucoup d’engagement et de courage, il y en a qui manifestent la jalousie. Mais bon je comprends. On est pas pareil en un mot. Moi j’ai la passion et quand je veux quelque chose, j’apprends et après je donne l’inspiration à ces filles qui, au départ, étaient jalouses qu’elles peuvent faire la même chose que moi. C’était un peu l’obstacle mais ça ne m’a pas posée problème parce que les gens qui étaient prêts pour moi, ne m’ont jamais trahi en ce sens. Tout ce que je voulais pour ma formation, on me l’a donné. Sinon il y a des rédactions où on te bloque quand tu souhaites apprendre.
Fatalainfos : Ça vous dit quoi d’être une femme et d’exercer ce métier au même au même titre que les hommes ?
Hélène : Moi ça me plaît franchement et d’ailleurs c’est un défis que je me lance tous les jours. Chaque jour à mon réveil, je me pose la question qu’est-ce que je peux faire de mieux et qui peut marquer les gens. Chaque fois c’est ce défis que je me lance parce que nous sommes dans un milieu compliqué. Avec les hommes, parfois on te haït même puisqu’on voit en toi que tu veux apprendre et tu as la lumière sur toi, et il y a des gens qui ne supportent pas ça. Il y a d’autres qui veulent que tu sois rare et d’être dans l’ombre. Moi je me suis dis que non, je n’ai jamais été dans l’ombre et ce n’est pas aujourd’hui que je vais rester à ce niveau. Franchement ça me plaît énormément de faire ce que je fais aujourd’hui, d’égaler certains hommes. Je ne me considère pas aussi comme une femme. Je me considère comme une travailleuse, une journaliste au même pied d’égalité que certains qui sont dans ce métier parce que, quand tu te dis femme, tu te minimises et il y a des gens qui te diront mais attend, c’est quoi femme ? D’autres pensent que la femme c’est juste les travaux ménagers. Rire ainsi de suite. Je fais tout ça chez moi mais dans mon travail professionnel, j’essaie d’égaler les autres que ce soit femme ou homme.
Fatalainfos : Qui est votre idole et pourquoi ?
Hélène : Bon, idole, idole, idole ! Rire. Franchement je ne me suis jamais identifiée à quelqu’un depuis que j’ai commencé ce métier. Sérieusement je ne me suis jamais identifiée. Mais j’aime surtout les gens qui sont combatifs et qui se battent pour gagner leur vie et garder leur place. En plus, se faire respecter. J’aime toutes ces personnes. Dès que je vois une personne aujourd’hui indépendante et qui fait du bon boulot, web, je suis avec cette personne. Mais je n’arrive pas à m’identifier parce qu’elles sont nombreuses. Franchement je m’identifie à toutes ces personnes qui se battent, se respectent et pour être indépendante.
Fatalainfos : Quel sont vos loisirs ?
Hélène : Heh !!!. J’aime beaucoup la musique. Ah ouai !! J’aime beaucoup danser et j’aime suivre les film surtout les films d’action où on peut retrouver de la technologie, voir ceux qui mènent des enquêtes y compris les documentaires.
Fatalainfos : Vous suivez la chaine de télé Novelas ?
Hélène : Non, non! Il y a trop d’amour dans ça et je ne dirai pas que je n’ai pas un cœur, mais je n’aime pas trop m’accrocher à Novelas. Pourquoi ? Parce que quand tu es dedans, tu as trop de sentiments d’amour, de cœur brisé en gardant les actions. Moi j’aime regarder les films d’enquête ou documentaires pour voir un peu la réalité des choses. Parce que je me mets à la place des acteurs de ces films d’action, d’enquêtes et documentaires. Si une telle situation se présente comment la résoudre ! C’est ce qui me donne parfois l’inspiration. Donc quand je regarde trop ces films, ça me donne plus d’inspirations. Bon, Novelas, on sait c’est trop amoureux. Rire. Mais on cherche une autre ouverture.
Fatalainfos : Votre regarde sur le football féminin en Guinée.
Hélène : Je dirais même que, est-ce qu’il existe? le football féminin en Guinée? Rire. Parce que franchement il n’ y a pas d’activités pour les filles. Il y a des clubs certes mais le championnat n’existe pas et aucune activité pour les filles. On nous a promis depuis le début d’année qu’il y aurait un championnat pour les filles. Mais Jusque-là et nous avons dénoncé, aller même voir les responsables pour qu’ils donnent des raisons qui justifient cela. Pourtant le football féminin se pratique et il y a des filles qui jouent et courageuse. Moi-même j ne vois plus certaines filles parce que suis amie avec certaines sur Facebook et je les voyais s’entraîner. Mais maintenant je ne les vois plus. Peut-être elles se sont découragées par manque d’activités. Franchement c’est un domaine qui est au ralenti et à l’abandon. Sur papier on parle du football féminin, mais sur le terrain, il n’existe pas. La dernière fois je parlais avec un responsable qui me disait bientôt ils vont organiser un évènement et qu’ils souhaitent que je couvre. J’ai dit ok, dès que c’est prêt, informez moi et je serais là. Mais depuis lors, rien parce que le monsieur me disait on doit aller négocier avec la fédération pour donner notre plan et connaître l’avis de la Féguifoot. Mais attends, c’est quelque chose qui n’a pas besoin d’avoir lieu. Chez les hommes, la ligue fixe une date. Si la date n’est tenable, on peut repousser. Mais tout le monde sait que chaque année, il doit y avoir un championnat. Je ne sais pas pourquoi pour le football féminin, on a besoin de l’avis de quelqu’un pour son propre championnat alors que ce sont des choses qui sont financées. Il faut franchement qu’on aide ces jeunes filles qui ont tout laisser pour ça, soit pour la passion. Elles veulent être comme la Camerounaise Nga Namoute. Chacune d’elles à une idole. Il faut forcément qu’on aide ces filles sinon on va prendre chaque fois des scores lourds. Si nous n’avons pas de championnat régulier, qu’on organise des tournois comme le font certaines fédérations sportives, ce ne sont pas des championnats en vrai sens du terme, mais juste permettre aux pratiquantes d’être en jambe.
Fatalainfos : Marie Hélène a-t-elle déjà quelqu’un dans son cœur ?
Hélène : Ah! Non ! Et bon Dieu ! C’est vous qui aurez l’exclusivité sur ma vie parce que c’est un côté que je n’affiche pas. Vous-même vous me connaissez à travers mon compte facebook. Rire ! Sur les réseaux sociaux je n’affiche jamais un homme. Je voulais attendre jusqu’à la date mais je vous donne l’exclusivité. Maintenant Marie à un élu ! Déjà on a fixé une date pour le mariage. Ce sera au mois de février. Je vous dirai pas quand-même les jours, mais ce sera en février 2021 à Fria. Je vais me marier avec l’élu de mon cœur. Je vous ai donné une exclusivité que les autres n’ont pas d’abord. Donc je vais vous communiquer son nom et les jours très prochainement. Je vais me marier en début du mois de février 2021.
Fatalainfos : Vous avez déjà travaillé dans différents médias. Est-ce qu’il vous arrive a être draguée par des hommes ?
Hélène : Beaucoup même, mais c’est ça aussi les aléas de ce métier. Surtout nous les femmes, dès que tu apparais, les hommes te fatiguent. Moi, chaque fois on m’écrit. J’ai deux comptes et une page mais je vous assure que sur ma page et mes deux comptes, je reçois à chaque fois des messages. Des messages d’admirateurs, qu’ils veulent sortir avec moi ou me voir, me proposent certaines choses même.
Fatalainfos : Comment vous gérez toutes ces candidatures ?
Hélène : Parfois comme j’aime trop rire et j’aime mettre à l’aise les gens, je ne repousse pas. Je leur dis tout simplement, si c’est dans le cadre du travail, je suis partante mais au-delà de ça, je suis désolée. Après je leur explique les raisons parce que je n’aime pas mélanger l’amour et la profession. Tous ceux qui viennent auprès de toi, ne t’aiment pas forcément. C’est juste dire après, moi je sors avec cette journaliste de tel media et si tu ne crois pas voilà. Donc moi j’évite tout cela. Si c’est l’amitié, il n’y a pas de problème. C’est pourquoi d’ailleurs, je ne montre jamais mon côté sentiment sur les réseaux sociaux. Même mes amies me connaissent pour ça et vous également. En un mot, ça ne finit pas bien et je préfère l’amitié, qu’on dialogue, qu’on parle profession. Avant ça j’avais quelqu’un que j’aimais. Je n’aime pas mélanger les deux choses et quand je suis avec une seule personne, je reste fidèle à cette dernière.
Fatalainfos : Mais pourquoi vous ne voulez pas associer les deux, c’est-à-dire l’amour à la profession ?
Hélène : Depuis quelques mois, je n’ai plus de relation amoureuse avec quelqu’un d’autre, parce que j’aime me concentrer sur mon boulot. Quand j’aime, je suis trop jalouse. D’abord je calcule trop, c’est-à-dire je fais des imaginations dans ma tête. Du coup je perds le filon dans le boulot. Je préfère mettre cette relation dans le frigo et je me concentre sur mon travail parce que je fais mon boulot, je suis à l’aise, j’aime bien ça. Mais quand je suis avec quelqu’un, vous-même vous le savez avec les hommes d’aujourd’hui, tout le temps des problèmes. Je n’aime pas ça et je l’appelle sans répondre, je n’aime pas des calculs dans la relation. Donc je laisse tomber et je fais mon boulot, et dès que suis concentrée sur mon travail, j’oublie les hommes.
Fatalainfos : Vos conseils à ces jeunes filles qui rêvent de devenir comme Marie Hélène !
Hélène : Je dirai aux filles qui veulent devenir comme moi, que c’est un métier qui n’est pas facile. Quand tu dois adopter ce métier, tu dois mettre fin à certaines choses ou fermer les yeux. C’est un métier dans lequel les hommes t’embêtent trop. Donc une fois dedans, fait attention à certains hommes. Un homme qui veut t’aider à avancer dans le métier ou pour le mariage, je ne te dis pas de ne pas suivre ce chemin là. Mais ne viens jamais dans ce métier pour sortir avec les hommes parce que ce n’est pas un bon comportement pour une fille. Nous qui sommes dans ce milieu, surtout moi, j’ai fermé les yeux à beaucoup de choses. Déjà lors de mon premier reportage, j’ai rencontré un monsieur. Il m’a dit : « tu es nouvelle ? ». J’ai dit « oui ». Il m’a dit que je suis belle, souriante mais ne donne pas l’occasion aux hommes de te connaître dans ce métier parce que tu vas attirer plein d’hommes à travers ton sourire mais n’accepte pas de sortir avec eux. Je répondu : « Ok ». Il me dit sinon tu ne pourras pas continuer ton aventure dans ce domaine, ton image sera ternie et les gens parleront du n’importe quoi sur ta personne. Fais-toi des relations. Depuis lors, ce conseil, je m’en procure et je me suis fait assez de relations. Dès que je vois tu as une idée déplacée, j’essaie d’arranger. Ce que je conseille, c’est la relation professionnelle dans le travail. Donc, c’est le premier conseil que je peux donner à mes jeunes sœurs, de suivre son travail. Si on ne te remercie pour ton travail, on dira que tu as été sérieuse dans ce tu fais. Blague avec tout le monde mais n’accepte jamais de sortir avec quelqu’un. Le monsieur qui m’a dit ce conseil, un jour m’a draguée. Je ne lui ai pas dit le conseil qu’il m’avait donnée ce jour-là. Mais j’ai juste dit que je ne peux pas sortir avec vous puisque je vous considère comme les grands frères et amis professionnels, je ne peux sortir avec vous. En plus soyez courageuse! N’acceptez jamais qu’on fasse le travail à votre place. Surtout aimer ce que vous faites comme travail. Tout le temps dis-toi que ce que j’apprends aujourd’hui et je dois apprendre autre chose que ça. Chasse la paraisse et il faut toujours apprendre. Moi j’ai accepté d’apprendre et même aujourd’hui encore, si j’ai des opportunités, je vais apprendre. Cherche à tirer qu’est-ce que je peux avoir ici comme profit pour me servir.
Fatalainfos : Merci et bonne heureuse année 2021 !
Hélène : A vous pareil et à vos lecteurs… Que cette année soit vraiment du bonheur pour nous. On espère que covid-19 va s’en aller pour reprendre nos activités sportives, avoir beaucoup de voyages, d’argent, de promotion et de progrès dans nos activités. En tout cas je souhaite bonne année à tous vos lecteurs y compris vous.
Interview réalisée par Mohamed Diakité, pour fatalainfos.com 620 71 80 06.