« Femme à la Une » est une rubrique qui fait la promotion de la femme guinéenne, africaine et d’ailleurs. Dans ce numéro, nous avons reçu comme invitée Fatoumata Aguibou Barry, jeune entrepreneure évoluant dans plusieurs secteurs. Elle nous parle le comment de sa réussite dans l’entrepreneuriat.
Fatala-infos : bonjour!
Aguibou : bonjour !
Fatala-infos : présentez-vous à nos lecteurs
Aguibou : je suis barry Fatoumata Haguibou , sociologue de formation et chef d’entreprise depuis 2014.
Fatala-infos : parlez- nous de votre parcours scolaire et universitaire?
Aguibou: j’ai fait mes études primaires et secondaires en Guinée dans les écoles Mohamed Barry, la Renaissance et Sylla Lamine jusqu’au lycée. J’ai fait cinq mois à l’université Koffi Annan et je suis partie étudier en Algérie où j’ai fait la sociologie des organisations et en 2014 je suis rentrée à Conakry et j’ai créé mon entreprise.
Fatala-infos : arrivée en Guinée, quel a été votre tout premier emploi?
Aguibou : j’ai été stagiaire au ministère des affaires étrangères pendant 4 mois puis j’ai été serveuse dans un restaurant pendant presque 9 mois.
Fatala-infos : de quel constat êtes-vous partie pour investir dans le taxi?
Aguibou : c’est de L’entrepreneuriat social. Je suis très émotionnelle. Donc ça me chagrine un peu de voir que les gens souffrir pour prendre du taxi alors que si chacun faisait un peu on peut régler certains problèmes. Moi d’ailleurs j’en souffre tous les jours au bureau quand les gens viennent en retard et disent je n’avais pas trouvé de taxi. Et certains sont obligés d’être très matinal pour sortir de chez eux même sachant qu’il y’a de l’insécurité. Donc c’est tout ce qui m’a poussée a investir dans le taxi.
Fatala-infos : quels sont les domaines de compétence de votre entreprise?
Aguibou : l’entreprise s’appelle » facilities management » . Nous faisons de la convergerie. C’est à dire ce qui est mise à la disposition des gens, retrouver une maison,mettre à votre disposition une dame de ménage,un chauffeur,depuis assistance aéroport, accueillir les gens,a l’aéroport les gens qui viennent en guinée,les accompagnés dans leur investissements. Permettre aux expatrié d’être en règle etc.
Fatala-infos : c’est quoi la particularité du taxi « ZJ » qui est l’un des produits de votre entreprise ?
Aguibou : j’ai voulu innover en créant une différence. C’est une voiture munie d’un GPS, dune caméra de surveillance.
Fatala-infos : avez-vous pensé à mettre le taxi ZJ dans la circulation comme tous les autres taxis pour?
Aguibou : Si. Là on est entrain de le faire. On travaille déjà sur ce projet. La première chose c’est de créer la compagnie. ça c’est fait. ensuite trouver les gens qui vont le prendre en commande. Ensuite il y’a autre terme qui est celui de l’abonnement et puis après ça sera ça. C’est petit à petit. Ici si tu es pressé à ce que l’entreprise marche c’est que tu n’es pas entrepreneur mais tu es Homme d’affaire. Si vous voulez qu’un projet marche il faut patienter en fonction de l’humeur du guinéen. Quand on est habitué à aller avec ça je pense que ça serait adaptable . avec le taxi vous consommez ce que vous payez.
Fatala-infos : comment êtes vous arrivée à réaliser tous ces projets à votre âge ?
Aguibou : bon je pense qu’il n’ya pas un âge pour réaliser quelque chose. Il faut juste avoir des ambitions et les nourrir.
Fatala-infos : quelles sont les difficultés auxquelles vous avez dû faire face?
Aguibou : Franchement, c’est pas pour dire aux gens que tout est facile mais moi je n’ai pas eu assez de difficultés. Déjà un sens relationnel je l’avais. J’ai travaille 9 mois dans un restaurant à recruter les serveuses, s’occuper de la cuisine, aller au marche, faire les tables, servir. Donc passer 9 mois dans un milieu qui ne ressemble pas à votre milieu je pense que c’est un bon départ. Donc c’est avec la motivation et la patience. Déjà le stress je suis habituée. Donc c’est pour dire qu’au départ je n’ai pas eu de problème. Mais aujourd’hui j’ai de grandes difficultés à l’interne parce qu’on a beau vouloir donner de l’emploi aux gens il y’a certains qui s’en foutent, qui travaillent juste pour être payés à la fin du mois, qui ne se disent pas qu’es-ce qu’il faut faire pour apporter un petit plus a l’entreprise. Donc je pense que mes plus gros problèmes se trouvent à l’interne. Et puis les difficultés externes il faut trouver de bons marchés, rencontrer quelqu’un pour avoir un marchés c’est vraiment hilarant c’est à dire si tu ne connais personne dans une entreprise tu ne trouveras pas de marchés même si le service dont ils ont besoin. Et se battre aussi tous les jours et toujours prêt à casser des murs. quand tu es de ce genre toujours prêt à motiver et avoir des employés qui ne sont pas de la même hauteur je pense que c’est un peu compliqué. Ce qui fait que à chaque 4 mois ou 6 mois on change d’employés . C’est triste mais il faut le faire sinon c’est l’entreprise qui ferme.
Fatala-infos : Votre regard sur la situation socio-politique du pays?
Aguibou : bon ! je ne parle pas politique moi. C’est pas mon domaine. Il fut des moments, j’ai voulu m’y lancer. J’avais même voulu me présente comme candidate aux élections communales de cette année à Dixinn. Mais mon papa m’en a déconseillé. Je pense que c’était une bonne idée d’en parler à mes parents. Je me bats pour créer des entreprises, créer de l’emploi pour les jeunes guinéens, mais pas de faire la politique. Non!
Fatala infos: quels sont vos projets en cours?
Aguibou: bon j’ouvre bientôt un primeur. Un primeur c’est un marché dans lequel vous avez une petite supérette, une stands de fruits et de légumes, un endroit où on vend du poisson fume tout comme frais. Un endroit où vous avez des bouchers. C’est comme un marché avec un bureau. l’inauguration sera faite le samedi prochain. Donc comme je vous l’ai dit. Je suis toujours entrain d’innover
Fatala-infos : c’est quoi votre passe-temps ?
Aguibou : je passe mon temps à créer des entreprises. Je passe mon temps à observer pour voir ce qui ne va pas et ce que puis-je faire qui pourra vraiment marcher. Voilà mon passe-temps.
Fatala-infos : quelle est votre force?
Haguibou : ma force, c’est ma mère. Elle me motive tous les jours et après mon père. Mon père est lune des personnes pour qui j’aimerais me battre de plus au monde. Ma mère elle le sait déjà mais mon père il en doute un peu.
Fatala-infos : êtes vous mariée ?
Aguibou : j’étais marié et j’ai une fille. Elle a 5ans et demi. Je suis fiancée et je vais bientôt me marier.
Fatala-infos : parlez-nous de votre vie de couple ?
Aguibou : hé ! je suis un papillon libre. Dans mon couple j’ai essayé de mettre des règles. Je suis une femme épanouie. je dépend d’aucun homme. Donc pour moi aucun homme ne peut me mettre une barrière. J’ai un rendez-vous à 20h mais j’y vais . tu m’as trouvée dans mon entreprise tu m’y laisse. C’est toi qui partira pas mon travail. J’ai envie de sortir m’amuser avec mes copines, je sors et je ne demande pas la permission mais J’informe. Je fais le ménage de fois bien qu’on a une femme de ménage pour ça . c’est pas vraiment le même couple qu’on a tous les jours en Guinée. Je suis libre, très libre. Ma liberté je l’impose. Autant je te laisse dans ta liberté autant tu me laisse dans ma liberté .
Fatala-infos : que fais votre conjoint?
Haguibou : mon conjoint il est très intellectuel. Il a une dizaine d’années d’expérience. il n’est pas en Guinée. on s’aime bien. On est tous les deux amoureux. C’est une petite famille recomposée. Il a sa famille j’ai la mienne. On s’accepte on s’entend et on est tous les deux heureux.
Fatala-infos : votre remarque sur l’éducation guinéenne?
Aguibou : pour moi elle a un peu à craindre quand on prend des gens mal formés qu’on envoie pour enseigner nos enfants. Je pense que c’est juste une multitude de négativité qu’on est entrain d’augmenter. il faut tester les professeurs. Pour le moment le système guinéen il est à revoir et je pense que nous sommes tous conscients de cela.
Fatala-infos : un conseil pour la nouvelle génération!
Aguibou : je dirai formez-vous! Moi je continue à me former tous les jours. Soyez ambitieux! Une ambition pas démesurée. Soyez motivés et sachez qu’avec la patience on arrive toujours à obtenir ce que l’on veut.
Fatala-infos : que fait votre fiancé? Personnellement que faites-vous de votre temps libre?
Aguibou : On passe la plupart de notre temps à la maison. On regarde la télé. On est un couple de bosseurs. Il adore lui aussi créer. Même quand on est ensemble on passe notre temps à bosser sur nos projets.
Fatala-infos : votre mot de fin?
Aguibou : je vous remercie pour cette interview. J’aimerais dire aux femmes « encourageons -nous » . Arrêtons d’être jalouses les unes des autres. Mon heure c’est mon heure ton heure c’est ton heure. Donc je ne peux pas voler votre heure vous ne pouvez pas voler la mienne. Nous les femmes on devrait se soutenir mains dans la mains pour qu’une femme évolue. Si on continue à se jalouser ça ne marchera pas. Vraiment qu’on se donne la mains, qu’on crée un réseau pour qu’il y ait parité dans ce pays.
Interview réalisée par
Augustine Gamy