Suite à la volonté exprimée de la CEDEAO de faire une intervention militaire au Niger pour chasser la junte au pouvoir et ramener le Président déchu, les autorités guinéennes à travers un communiqué publié ce lundi, 31 juillet 2023, se sont désolidarisées de cette décision de l’institution sous régionale et apporter leur soutien à la junte. S’exprimant sur cette sortie, le Coordonnateur national par intérim de la Maison des associations et ONG de Guinée (MAOG) a fait sa lecture sur cette question.
Dans un entretien accordé à notre Rédaction ce mardi, 01 août 2023, Alpha Bayo a déclaré qu’il n’est pas favorable à une quelconque intervention militaire au Niger. Pour lui, cette option serait une véritable catastrophe pour l’Afrique de l’ouest car dit-il l’intervention militaire n’a jamais résolu une telle crise en Afrique.
« Nous avons vu le communiqué du gouvernement guinéen se désodorisant de la position de la CEDEAO en mettant en garde cette institution d’une éventuelle intervention militaire. Je voudrais rappelé que ce n’est pas que la Guinée il le Mali et le Burkina Fasso qui ont aussi fait un communiqué conjoint et qui ont considéré que toute intervention comme une déclaration de guerre envers ces deux pays. Aujourd’hui encore la Mauritanie a tenu le même discours. Le gros risque il faudrait qu’on soit clair les uns envers les autres que la CEDEAO se contente des premières sanctions annoncées, c’est-à-dire la fermeture des frontières terrestres et aériennes et tout ce qui s’en suit. Mais une intervention militaire au Niger serait une véritable catastrophe pas que pour le Niger mais pour toute l’Afrique de l’ouest et peut être même l’Afrique du Nord. Nous avons vu l’intervention de la communauté internationale en Libye qui a contribué à propager le terrorisme dans le Sahel depuis la mort de Colonel Kadhafi. Nous savons que c’est ce qui a occasionné l’arrivée massive des terroristes au Mali, au Niger, au Tchad… Dans les années 1990 il y avait une guerre civile au Liberia et la CEDEAO a crée ce qu’on appelle l’ECOMOG. Cette instance est intervenu mais ça n’a pas mis fin à la guerre, ça crée beaucoup plus de problèmes au Liberia. Bien que nous ne sommes pas favorable au Coup d’État parce que les lois internationales, sous régionales et nationales interdisent toute prise de pouvoir par la force. Malgré cette condamnation mais nous ne sommes pas favorable à une intervention militaire au Niger », a-t-il déclaré avant de demander à la CEDEAO de faire beaucoup attention.
« L’autre gros risque c’est le soutien de la Russie aux nouvelles autorités du Niger. Comme nous avons vu lors des manifestations de soutien à la junte une marrée humaine qui tenait des propos anti français qui ont même tenté de saccager l’ambassade de la France en même temps avait le ms drapeaux Russes. Et donc il faudrait que la CEDEAO fasse beaucoup attention si non cette intervention risque de déstabiliser toute la sous région », a souligné Alpha Bayo.
Le Coordinateur national par intérim de la Maison des associations et ONG de Guinée pense que l’Afrique a suffisamment de cadres pour faire des propositions de sortie de crise sans passer par l’es armes.
« Nous avons des experts nationaux et internationaux qui peuvent se réunir discuter, analyser la situation pour faire des propositions alternatives différentes de l’intervention militaire », mentionne t-il.
La maison des associations en tant qu’organisation de la société civile évolue dans le réseau ouest africain de la jeunesse sur la paix la sécurité et les droits de l’homme qui entend faire des propositions de sortie de crise de manière pacifique. Une solution autre que l’intervention militaire au Niger.
F. Camara.
