Pour bannir l’excision en Guinée, le club des jeunes filles leaders a lancé depuis le 17 septembre dernier une campagne de sensibilisation des populations des cinq communes de Conakry. Après dix jours d’activité sur le terrain, les responsables du Club en partenariat avec Guinée challenge ont bouclé leur campagne ce vendredi, 27 septembre 2019, à Kaloum. Selon Kadiatou Konaté, Secrétaire générale du Club des jeunes filles leaders, cette campagne qui a commencé le 17 s’est déroulée sur le concept une femme, une image.
« Durant dix jours, nous avons fait des campagnes de sensibilisation dans deux quartiers de chacune des cinq communes de la capitale. Cette campagne nous a permis d’être en contact direct avec la population, les femmes, les enfants et les jeunes pour pouvoir comprendre d’abord leur position par rapport à l’excision et les convaincre. Ce qui est sûr, nous sommes parvenus à atteindre 60% de nos objectifs, on n’a pas réussi à convaincre à 100%. Je pense qu’au fil du temps, on va pouvoir atteindre nos cibles », a- t- elle expliqué avant d’ajouter que la pratique de l’excision touche presque toutes les femmes en Guinée, près de 95% des femmes ont été victimes de l’excision. L’objectif de cette campagne était d’amener les femmes à adhérer à leur idéologie, à savoir ce qu’il faut pour le recule de l’excision.
Sur le terrain, la Secrétaire générale du club des jeunes filles leaders a dit qu’elles sont sont rendues compte que la plupart des femmes qui font l’excision n’avaient pas d’information nécessaire et la base sur laquelle elles se fondaient, c’est la religion, la croyance et la tradition. C’est pour quoi dans leur opération, elles ont été confrontées à la réticence de certaines vieilles femmes qui avaient du mal à adhérer à leur idéologie. Mais avec les stratégies de communication qu’elles ont mis en place à travers les artistes et la communication en langues nationales, a beaucoup porté fruit. Vue que certaines personnes âgées avaient du mal à adhérer à leur idéologie et à comprendre exactement ce qu’elles leur disaient, elles fondent désormais l’espoir sur les jeunes filles (soeurs et petite soeurs) pour mettre un terme à l’excision dont les conséquences sont fâcheuses pour la santé de la femme.
Guinée Challenge, la co-organisatrice de la campagne a fait jouer un rôle important sur le terrain. Son Administrateur a indiqué qu’ils ont fait des images illustratives des méfaits de l’excision, une manière de sensibiliser les populations sur les effets négatifs de la pratique sur la santé et le devenir de la femme. Le concept une femme, une image était l’initiative de cette structure.
Souleymane Camara point focal MGFau Ministère de l’action sociale de la promotion féminine et de l’enfance, a rappelé qu’en 2012, il y a eu une enquête nationale démographique et de santé qu’on appelle communément EDS, la prévalence des mutilation génitales féminines suivant cette enquête était de 98%, la dernière du même genre en 2018
a révélé une prévalence de 95%.
« De 2012 en 2019, on a fait une chute de la prévalence de 3 points. C’est une pratique qui est ancrée, ce n’est pas facile de l’abandonner, mais je pense que ça va aller progressivement. C’est vrai il y a des activités de sensibilisation et de formation de façon générale, mais il y a aussi l’adoption de la loi qu’il faut l’appliquer. On a une loi qui condamne cette pratique j’avoue qu’aujourd’hui, il y a des efforts allant dans le sens de l’application de la loi, il y a eu des interpellations aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays, des cas de condamnation mais malheureusement, on constate que c’est avec sursis ou des peines pécuniaires donc les coupables ne font pas la prison. Donc on a dit qu’il faut que cela change », a t-il souligné.
Facinet Camara pour Fatala-infos