La Coalition des Organisations de la Société Civile a rendu public ce jeudi, 07 octobre, le contenu de son mémorandum qu’elle a adressé aux nouvelles autorités du pays. Dans ce mémo, la CONOG a fait des propositions concrètes pour une transition réussie et apaisée. C’est l’honorable Aboubacar Condé, porte-parole de la coalition qui a lu cette déclaration dont nous vous proposons les différentes propositions.
Propositions pour la réussite de la Transition et pour l’émergence d’une Guinée nouvelle :
Nous fondant sur les valeurs de la République, voudrions respectueusement, nous de la société civile réunis au sein de la Coalition des Organisations de la Société Civile Guinéenne pour une Nouvelle Guinée, venons par le présent mémorandum, vous encourager pour les signaux forts que vous venez de donner et traduisant votre ferme volonté :
- de restaurer l’État de droit par une justice impartiale et sans ‘’chasse aux sorciers’’ ;
- de renforcer la cohésion au sein des Forces de Défense et de Sécurité ;
- de former un Gouvernement d’Union Nationale
- d’assurer la continuité de l’Etat ;
- d’organiser une transition de réforme publique visant à assainir les finances publiques et mettre les Guinéens au travail.
Nous comptons sur votre sagesse pour que la parole donnée soit l’exception du CNRD.
C’est dans ce cadre que nous nous permettons de formuler à l’endroit du CNRD, les propositions suivantes :
Concernant la conduite de la transition nous proposons de :
1) Prendre le temps nécessaire pour une transition réussie en évitant de se précipiter et de céder à la pression de la classe politique ou de la communauté internationale.
2) Éviter de succomber à toutes influences venant des coordinations régionales et des opportunistes ambulants.
3) Faire preuve d’impartialité à l’endroit de tous les acteurs socio-politiques du pays.
Concernant la continuité et la restructuration de l’Etat
4) Réduire le train de vie de l’Etat en réduisant le nombre de portefeuilles ministériels et en créant de grandes directions générales avec un redéploiement des personnels de l’État selon l’adéquation profils/postes ;
5) Veiller à la culture du mérite dans la désignation des personnes devant gérer la chose publique en passant désormais outre, les considérations partisanes et communautaristes, fruit de la grande léthargie de notre administration trop souvent politisée et instrumentalisée. Dans le même registre, lutter contre la sédentarisation aux postes de responsabilité dans un souci de renouveau et de challenge permanent.
6) Organiser les états généraux de la justice afin de dégager des solutions idoines allant de la qualification du personnel à l’établissement d’une nouvelle cartographie judiciaire qui favorise l’accès de la justice aux justiciables. ;
7) Doter chaque structure publique d’un manuel de procédure administrative, financière et comptable afin de garantir l’efficacité de la gestion publique. Aussi, élaborer de façon succincte et précise des fiches descriptives de poste afin de mettre fin aux conflits de compétence au sein de notre administration.
Concernant les partis politiques :
Organiser un dialogue politique inclusif étendu aux organisations de la société civile afin de rassurer la classe politique sur les intentions du CNRD d’une part, et d’identifier les pistes d’une réforme du système partisan qui doit jouer un rôle central dans l’éducation à la citoyenneté des populations d’autre part ;
9) Créer une école de la politique et subordonner la participation aux échéances électorales des partis politiques par la fourniture de rapports avérés de formation des militants sur des programmes citoyens et républicains.
Concernant la réforme de l’administration territoriale et du développement territorial
10) Garantir l’accès des collectivités décentralisées aux fonds du BND conformément à la loi de finances et veiller au paiement juste des redevances et taxes dues par les sociétés implantées dans le pays.
Concernant le contrôle citoyen et les réformes Institutionnelles
Pour accompagner les efforts de transformation économique et sociale allant dans le sens de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption et les prévarications, nous formulons les propositions suivantes :
11) Doter chaque département ministériel d’un mécanisme de dialogue avec les usagers du secteur sur les offres de services publics aux citoyens ;
12) Organiser les états généraux de la société civile pour revisiter et préciser ses rôles et responsabilités dans le processus de développement de la Guinée.
16) Mener des réformes institutionnelles profondes : Cela à travers la révision des modes de fonctionnement desdites institutions ainsi que le mode de désignation des membres qui les composent.
Ainsi, certaines Institutions qui ont un lourd poids sur notre fragile économie méritent d’être supprimées. Ce sont notamment : L’INIDH, le médiateur de la république, le Conseil économique et social et la cour constitutionnelle.
17) – La désignation d’un Premier Ministre sur la base du mérite et de l’intégrité plutôt que sur des
critères politiques ainsi que la formation d’un gouvernement de technocrates ;
18) – La définition et la présentation d’un chronogramme objectif et réaliste de la transition à l’issu des consultations nationales ;
19) – La mise en place d’un programme de justice transitionnelle pour favoriser la réconciliation nationale et Accélérer la mise en place de la haute Cour de Justice ;
20)- Mettre en place une base de données de recrutement au niveau de l’administration publique pour les postes techniques qui garantit l’égalité des chances.
En ce qui concerne les axes et programmes prioritaires de la Transition :
Nous proposons cinq 5 Axes prioritaires en vue des grandes réformes avec la formulation rapide et
la mise en œuvre efficace des programmes nationaux ciblés induits aux axes prioritaires de la
transition. Ils concernent les axes et programmes suivants :
– Axe et programme prioritaire transitionnel 1 : Unité nationale, Justice et citoyenneté
Axe et programme prioritaire transitionnel
2 : La promotion de la gouvernance, du contrôle et la répression des délits économiques financiers et administratifs ;
– Axe et programme prioritaire transitionnel 3 : Réforme du système politique pour une démocratie
de développement.
– Axe et programme prioritaire transitionnel 4 : Les réformes de l’Administration territoriale, de la décentralisation et du développement local.
– Axe et programme prioritaire transitionnel 5 : Promotion de la ‘’diplomatie’’ ou justice transitionnelle et la régulation des médias et de l’information.
Plan d’action et cadre logique indicatif des axes et programmes prioritaires de la transition.
Facinet Camara 620794714.