Depuis le 12 du mois de mars dernier, la Guinée vit avec la pandémie Covid-19 qui a dejas contaminée plus de 3 mille personnes et une dizaine de décédées. Cette montée en flèche des cas de contamination inquiète bon nombre de personnes.
Selon Ben Youssouf Keita, médecin de son état, ancien député, président de la commission santé et sport de la 8eme législature cela est due à la négligence du gouvernement guinéen.
« En tant que médecin, c’est dommage que nous n’ayons pas pris les taureaux par les cornes parce que non seulement nous avions l’expérience d’Ebola, qui a tué plus de 2500 guinéens et une autre épidémie aussi. Mais coronavirus, Covid-19, a commencé par les autres pays d’abord qu’on a eu le temps d’observer. Je veux parler de la Chine, ensuite de la France, de l’Espagne et de l’Italie avant que ça ne vienne en Guinée. Ceci étant, il est loisible de comprendre pourquoi un médecin comme moi peut être choqué, peut être déçu que six mois après pour dire ainsi, jusqu’à président, nous n’avons pas pu bouter hors de notre territoire ce maudit virus. Bref, je dirais que la gestion a été catastrophique », a dit l’ancien député de l’UFDG.
Poursuivant son intervention, le médecin de profession a énuméré quelques manquements qui font que la Guinée a du mal à freiner la propagation de la pandémie du coronavirus.
« premièrement, la coordination des actions, il y avait un bicéphalisme, il y a une agence qui est une direction nationale, qu’on appelle l’ANSS qui se voit autonome, et qui se voit directement dépendante de la présidence, alors qu’elle devrait dépendre du ministère de la santé, et il y a un département qu’on appelle ministère de la santé qui, normalement doit coiffer l’ANSS, mais il ne peut pas le faire, lui aussi comme l’ANSS, rend directement le compte au président de la république. Alors les deux, sont sur les mêmes pieds d’extrades. Ce qui crée obligatoirement un conflit de compétence, des guerres d’égaux, voir même des guerres d’intérêt.
Deuxième raison, des dispositions n’ont pas été prises à temps pour des raisons purement politiques, il faut oser de le dire parce que si le 12 mars, nous savions déjà il y a coronavirus avec deux cas signalés, nous savons que c’est une pandémie, même quand on parle d’épidémie, un cas déjà, c’est des mesures drastiques à prendre, plus forte raison une pandémie. On a attendu 18 jours ou 20 jours après, pour essayer de prendre sérieusement le problème. C’est-à-dire on a attendu après le 22 mars, parce que le 22 mars était un jour très cher au président Alpha Condé qui voulait son double scrutin, législatif et référendaire », a déploré docteur Ben Youssouf Keita.
Mohamed KABA
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