Comme à chaque veille du mois de Ramadan, les mariages sont actuellement récurrents à Conakry. Ils sont célébrés en masse, ce qui est contraire à un décret présidentiel en vigueur. Ce décret interdit les rassemblements en grand nombre et cortèges à l’occasion des mariages. Mais sur le terrain, c’est tout autre. Ce, en complicité avec des éléments de la police et des différentes brigades anti-criminalité. Il suffit de leur donner 300 000 francs ou plus. Ils viendront non seulement sécuriser le mariage mais feront aussi en sorte que la cérémonie se déroule à la manière voulue. C’est-à-dire un mariage avec rassemblement en masse, cortège et réception.
Interdiction des mariages : des agents de la police au premier rang de la violation de cette mesure
Le 28 mars dernier, un reporter de Fatalainfo.com est tombé sur un cortège de mariage à Lambanyi, entre le carrefour « cimetière » et le marché. Le cortège était en train de bouger d’un salon de beauté pour le lieu de la réception. Six agents de la police étaient visibles dans la foulée. C’était pour sécuriser le cortège tout au long du parcours. Le tout se déroulait dans un laisser-aller total vis-à-vis des barrières sanitaires.
Pour le même mariage, la réception s’est tenue dans la cour d’une habitation située quelque part dans le secteur Nérébounyi de Lambanyi. Un orchestre était sur place et faisait danser le public presque sans cesse. Au niveau de la loge des mariés, deux des six agents envoyés pour la sécurisation de tout le déroulement du mariage, étaient postés à l’entrée. Leur rôle était de faire en sorte qu’il n’ait un bouchon d’humains dans ladite loge. Toute personne n’avait que quelques secondes pour saluer les mariés et se faire photographier avec eux.
Les quatres autres étaient répartis comme suit: deux à l’entrée de la cour et deux en mouvement autour de la foule. L’ambiance a régné jusqu’aux environs de 19h. En principe, la police et la gendarmerie sont chargés de l’application stricte du décret interdisant les rassemblements en masse. Mais très malheureusement certains de leurs éléments sont complices de sa violation. Bien que ce soit au vu de tous, aucune disposition n’est encore prise pour inverser la donne.