Dans une sortie médiatique la semaine dernière, le ministre de la sécurité et de protection civile a déclaré sur les ondes d’un média de la place que quand la police arrête les bandits, c’est la justice qui les libère. Ces propos d’Alpha Ibrahima Keira est très mal perçu par les magistrats qui au cours d’une assemblée générale de l’association des magistrats de Guinée ce lundi 30 septembre 2019, n’ont pas manqué de les dénoncer.
« Nous dénonçons les propos du Ministre de la sécurité quand il dit que nous libérons les bandits que les policiers arrêtent comme s’il n’y avait pas de règles et de procédures qui nous amènent à condamner ou à libérer. La présomption d’innocence est une règle fondamentale de notre système juridique, nous ne pouvons pas l’ignorer. C’est n’est parce qu’on a arrêté quelqu’un et immédiatement nous, nous allons être le bras séculiers de ceux qui arrêtent », fustige Mohamed Aly Thiam président de l’association des magistrats de Guinée.
Il estime que de tel propos porte atteinte à la sécurité des magistrats et ne sont digneS d’une autorité gouvernementale.
« Et puis c’est une manière de mettre nos relations avec les polices en mal, cela ne doit pas venir d’une autorité gouvernementale. Que les policiers s’en plaignent nous avons le droit de nous s’asseoir avec eux pour en parler parce qu’il s’agit des relations de collaboration mais le ministre de la sécurité ne peut pas monter au créneau pour tenir un tel propos qui mette notre propre sécurité en danger parce que c’est une incitation des citoyens à la révolte et à la violence contre les magistrats. Nous ne demandons pas d’excuse, mais nous demandons que cela cesse », s’indigne-t-il
Dans cette assemblée générale, l’association des magistrats de Guinée a également exprimé son désaccord à la décision des avocats de boycotter les audiences.
« Nous dirons aux avocats que nous travaillons au nom du peuple, il y a des décisions que nous ne pouvons pas prendre qui pourraient aller à l’encontre des intérêts des citoyens. Quand un avocat ou un magistrat décide de boycotter les audiences juridiques, c’est contre les intérêts des citoyens, c’est contre les intérêts des justiciables qui se sont adressés à eux pour défendre leur cause. Nous ne sommes pas d’accord avec eux, nous pensons que nous devons nous asseoir pour nous dire certaines vérités pour que cela n’arrive pas parce qu’il y a l’intérêt d’abord des citoyens et en suite ça paralyse l’État, donc nous ne sommes pas d’accord avec eux », regrette le président de l’association des magistrats de Guinée.
Pour clore son intervention, Mohamed Aly Thiam condamne l’attaque médiatique qu’il qualifie injurieuse dont ses collègues du tribunal de 1ère instance de Kaloum ont fait l’objet.
Facinet Camara 620794714