Dans le cadre du renforcement des capacités de ses membres, l’association des jeunes avocats de Guinée (AJAG) organise du 24 au 26 juillet 2024, la première édition de la semaine du jeune avocat sous le thème : « Corruption en milieu judiciaire ». Les travaux de cette première édition ont été lancés ce mercredi, 24 juillet par Falilou Doumbouya, Procureur général de la Cour d’appel de Conakry, représentant du ministre de la justice garde des sceaux et des droits de l’homme. Prenant la parole au nom de ses paires, Elhadj Maître Madiou Barry, avocat au barreau de Guinée, président de l’association des jeunes avocats de Guinée a indiqué que la tenue de cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des avocats.
Parlant du thème, Corruption en milieu judiciaire, il a souligné que ce choix cadre avec la volonté des autorités visant à faire de la justice la boussole de la transition.
« Il nous a été dit par les nouvelles autorités que la justice serait et pour cela moi je dirais doit être la boussole de la transition. C’est dans ce cadre que nous avons décidé d’identifier un tel thème et surtout pour la première fois de réunir tous les professionnels de la famille judiciaire. Vous avez donc dans la salle des magistrats, des avocats, des notaires, des huissiers, des, greffier, des enseignants chercheurs du droit pour discuter de cette question qui gangrène notre société et qui affecte dangereusement tant les intérêts des justiciables que de l’État. Voilà ce que nous avons voulu et ce a quoi nous avons organisé cette semaine avant les vacances judiciaires. L’objectif c’est d’échanger sur le sujet, de produire un rapport sur la base de l’ensemble des réflexions. Je précise qu’il y a des sous thèmes qui rendre dans le cadre de la formation continue des avocats également qui entre dans le cadre du renforcement de la qualité de la justice le dernier terme. Le dernier thème d’ailleurs portera spécifiquement sur la bonne administration de la justice réflexion en termes de ce qui existe et en termes de perspectives pour améliorer ce qui existe. Donc l’objectif final, c’est de condenser, de mettre toutes ces réflexions, ces idées pour l’ensemble des professionnels dans un document que nous soumettons à qui de droit. Donc au-delà de nos assises de nos formations des échanges. Nous allons également sortir un document que nous mettons la disposition des différentes autorités et on espère qu’il continuera efficacement à la lutte contre la corruption », souligne t-il avant de réaffirmer leur détermination à lutter contre la corruption.
« Les attentes est que nous changions, que luttions tous contre la corruption. Comme je le disais, la corruption freine même l’émancipation de l’esprit parce que lorsqu’on va dans le cadre de la corruption, on ne réfléchit plus, on a opté pour la facilité. Lorsque nous sommes dans la corruption, on entretient l’injustice, lorsque nous cautionnons la corruption nous entretenons les inégalités, lorsque nous entretenons la corruption nous cautionnons la lenteur administrative. Des dossiers qui devraient être vider ne sont jamais vidés, des affaires qui devaient être clôturé ne le seront jamais. C’est pourquoi nous sommes foncièrement contre la corruption et nous entendons œuvrer avec les systèmes déjà existants à travailler pour continuer à lutter contre cette corruption », a dénoncé El hadj Madiou Barry.
Invité par ses confrères guinéens, Me Boto Léon Paul, président des jeunes avocats de Côte d’Ivoire a indiqué qu’ils sont venus participé à cette rencontre pour apporter leur lumière sur le thème Corruption en milieu judiciaire. Il a ensuite indiqué que ce fléau n’est pas seulement un problème de la Guinée, c’est un problème qui touche tous les États d’Afrique. Ainsi, pour éradiquer le phénomène de la corruption en milieu judiciaire, il a prôné l’utilisation des nouvelles technologies. Selon lui, l’utilisation ces outils permettraient aux différents barreaux d’endiguer la corruption en milieu judiciaire.
« On est surtout là pour apporter notre lumière dans ce débat parce que la corruption n’est pas seulement un problème de la Guinée, c’est un problème qui touche tous les Etats d’Afrique. Donc nous sommes intéressés par cette question d’où notre présence à la semaine du jeune avocat. Aujourd’hui de plus en plus il est question de la nouvelle technologie et de notre analyse les nouvelles technologies peuvent contribuer largement à la lutte contre la corruption. Il y a des systèmes qui sont exploités, nous avons découvert un système mis en place par l’État du Rwanda qui a permis de réduire considérablement à 80% au niveau du Rwanda. Notre idée c’est de promouvoir cette plateforme au niveau de tous les barreaux, au niveau de tous les États pour lutter efficacement contre la corruption qui gangrène vraiment la justice et qui s’attaque à la profession d’avocat parce que s’il est possible d’avoir une décision de justice par la corruption dans ce cas on peut se passer des services d’un avocat. Donc la corruption menace à la fois la profession d’avocat mais elle menace même la justice parce que si on a sentiment que seuls, ceux qui ont les moyens peuvent obtenir ce qu’ils veulent il faut s’attendre à un moment donné à des troubles », a-t-il indiqué.
Facinet Camara.