Dans la nuit du vendredi 8, et la matinée de ce samedi 9 janvier 2021, le quartier Kankankoura, situé derrière le fleuve Milo de Kankan, était en ébullition. Des jeunes en colère contre les agents du poste de contrôle nocturne établi par les autorités pour lutter contre l’insécurité dans la ville, ont érigé des barrages et bloqué la circulation sur le pont Milo.
Vénus en intervention, des agents des forces de l’ordre ont fait usage de leurs armes à feu. Plusieurs coups ont retenti dans la nuit.
Rencontré ce matin, l’un des manifestants sous le couvert de l’anonymat, donne les raisons des échauffourées.
« Ça fait bien longtemps que nous faisons savoir aux autorités, que le barrage de contrôle qui a été installé à la rentrée de notre quartier, ne sert à rien sinon que de nous arnaquer. Les agents nous fatiguent et nous, nous en avons eu marre. C’est pourquoi, nous avons bloqué la route hier soir pour exiger qu’on nous écoute. Malheureusement, les agents qui sont venus en intervention, nous ont tirés dessus. Un de nos amis a été touché à la main par balle et 5 ont été arrêtés et conduits au camp militaire », explique-t-il tenant dans sa main une cartouche usée de balle.
Aux environs de 22 heures de la nuit dernière, grâce à leur intervention musclée, les agents de sécurité ont réussi à canaliser la situation. Mais au cours de la matinée de ce samedi, les violences ont repris de plus belle dans le quartier.
Les ont barricadé encore la route du pont Milo. Parmi les véhicules qui étaient en file d’attente, il y avait celle d’un militaire qui partait pour Beyla. Ils s’en sont pris à lui violemment. En tentant de s’échapper, le militaire a a dérouté avec sa voiture et celle-ci est tombée dans les ravins en dessous du pont. Autre que lui, il y avait à bord un homme, une femme et un bébé.
Grièvement touché, le militaire qui conduisait a été amené d’urgence à l’hôpital régional. Par contre, la femme et le bébé sont sortis indemnes. L’autre passager qui est Sidiki Camara, lui a eu la main écorché.
Au moment où nous mettions en ligne cette dépêche, trois pickups
de la police et de la gendarmerie avaient repris position dans le quartier où règne un calme précaire. Les autorités ont convoqué une rencontre au siège de la mairie pour évoquer le problème.
Sékou BERETE, depuis Kankan, pour fatalainfo.
