Ce mercredi 5 février 2025, ils étaient nombreux à se rassembler ce mercredi devant le chantier de la Cité administrative de Koloma. Objectif : dénoncer la précarité de leurs conditions de travail, marquées par la sous-traitance, et revendiquer la revalorisation de leurs salaires.
Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans tels que « Nous sommes mal payés » et « À bas la sous-traitance », les manifestants expriment leur frustration face à des conditions jugées inéquitables, malgré l’effort considérable qu’ils déploient chaque jour pour ériger les infrastructures publiques du pays.
Kerfala Mangana Bangoura, porte-parole des ouvriers, dénonce des pratiques opaques en matière de rémunération :
« Nous avons été recrutés sous un régime de sous-traitance sans contrat digne de ce nom. Personne ne sait exactement combien il est censé gagner par jour. Parfois, on nous donne 50 000 francs guinéens, d’autres fois 45 000, alors que des collègues arabes nous assurent que notre salaire devrait s’élever à 150 000 francs par jour. Cela fait dix jours que nous tentons de négocier, sans succès. Aujourd’hui marque notre troisième journée consécutive de manifestation. ».
Face à l’impasse, les travailleurs sollicitent l’intervention personnelle du président de la République :
« Monsieur le Président, vous devez confier ce chantier à ACC. Nous avons accepté de travailler, mais pas à n’importe quelles conditions. En décembre, vous avez offert des cadeaux à d’autres ouvriers, mais nous n’avons rien reçu. Nous vous demandons de nous venir en aide pour améliorer nos conditions de travail », plaident-ils.
Déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à obtenir gain de cause, plus de 2 000 ouvriers réclament des contrats transparents, des salaires justes et de meilleures conditions de travail. Un cri d’alarme lancé pour que leur contribution à la construction des édifices publics soit enfin reconnue à sa juste valeur.
Alseny Dine CAMARA.