Les tenants de kiosques et conteneurs installés le long de deux côtés de la route Lambanyi-Cité Enco5, sont sommés de quitter. C’est une décision de l’Etat et elle s’inscrit dans le cadre de la libération des emprises des voies de Conakry. Par endroits elle s’applique déjà. Ce n’est pas encore le cas sur la transversale Lambanyi-Cité Enco5. Mais tout porte à croire que ce n’est plus qu’une question de jours.
Les kiosques et conteneurs visés sont déjà cochés et leurs occupants avertis. Mais en attendant le démarrage du déguerpissement, les activités commerciales se poursuivent le long de deux côtés de cette route. Une femme s’est prêtée à notre micro. Il s’agit d’une vendeuse d’habits dans une baraque concernée par la démolition en vue, et c’est quelque part à l’entrée du marché. Elle est déjà inquiète car selon elle, c’est le seul endroit qu’elle a où trouver de quoi nourrir ses enfants.
« Je n’ai pas de mari depuis trois ans. Il est décédé dans un accident de la circulation. Depuis lors, c’est moi qui prend la charge des enfants. Ils sont quatre au total. C’est quand je vends que je gagne de quoi acheter à cuisiner pour mes enfants. Tous les jours je suis là jusqu’à 16h. Ce que je gagne du matin à 15h en gain de mon petit commerce, je m’en sers pour acheter des condiments. Puis je rentre à la maison cuisiner pour mes enfants. Je suis très inquiète. C’est ici je gagne ma vie. Soudainement des gens sont venus cocher la baraque au motif qu’elle est trop proche de la route. Je ne sais pas quand est-ce la casse va commencer. On nous a seulement dit de quitter. En attendant que ça commence, je continue à faire mon petit commerce tout comme les autres », dit Bintou Cissé.
Les occupants des emprises de la route Lambanyi-Cité Enco5 ne savent pas encore c’est pour quand le début de leur déguerpissement par l’Etat.