Cher Mandéla,
C’est avec un intérêt profond que j’ai bouclé la lecture de votre ouvrage intitulé « Éducation de qualité, Horizon 2030 : La Guinée sera-t-elle au rendez-vous ?». Cet ouvrage interpelle, car il soulève une question essentielle : la Guinée sera-t-elle véritablement prête pour offrir une éducation de qualité à ses citoyens d’ici 2030 ? Une question d’autant plus cruciale dans un contexte où l’éducation reste un levier majeur de développement, mais aussi un immense défi pour notre pays.
« Éducation de qualité » est un concept qui semble simple en apparence, mais qui recouvre une multitude de réalités. L’éducation, dans sa dimension globale, va bien au-delà du simple accès à l’école. Une éducation de qualité, c’est celle qui garantit non seulement l’accès à l’enseignement, mais aussi sa pertinence, son efficacité et son inclusivité. C’est une éducation qui prépare les jeunes générations aux défis de demain, en leur offrant des savoirs et des compétences adaptés aux besoins de la société et de l’économie. Or, en Guinée, la réalité sur le terrain reste contrastée. Tandis que l’on assiste à des efforts pour augmenter le taux de scolarisation, notamment grâce à des politiques visant à construire plus d’écoles dans les zones rurales, la qualité de l’enseignement demeure un problème majeur. Les infrastructures sont insuffisantes, les conditions de travail des enseignants sont précaires, et le programme scolaire reste déconnecté des réalités sociales et économiques des élèves.
« Horizon 2030 » est un objectif ambitieux, qui se réfère aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, notamment l’ODD 4, visant à garantir une éducation de qualité pour tous d’ici 2030. Mais, alors que l’horizon est clair sur le plan international, la question pour la Guinée est de savoir si nous serons capables de relever ce défi à la fois dans le temps imparti et dans les conditions actuelles. Le chemin est encore parsemé d’embûches : des écoles en ruines, un accès limité à la formation continue pour les enseignants, une surcharge des classes, un manque de matériels pédagogiques modernes… La liste des obstacles à franchir est longue. Mais l’horizon 2030 doit aussi être un symbole de l’espoir et de la possibilité de changement.
La question « La Guinée sera-t-elle au rendez-vous ?» va droit au cœur du problème. C’est une question de responsabilité collective, de leadership et de priorisation des enjeux éducatifs dans les politiques publiques. Cet ouvrage ne se contente pas de dresser un bilan, il nous invite à réfléchir et à agir. Il interroge à la fois le rôle des autorités publiques, des enseignants, des parents, et de la société civile dans l’amélioration de l’éducation en Guinée. Nous devons nous interroger : Est-ce que les réformes en cours vont dans la bonne direction ? Est-ce que les financements publics sont alloués de manière efficace pour réellement transformer le système éducatif ? Est-ce que l’éducation est au cœur des préoccupations politiques et sociales, ou est-elle reléguée au second plan ?
Votre ouvrage nous oblige à réfléchir à notre engagement envers l’éducation. Il est d’une importance capitale car il engage l’avenir de tout un pays. L’éducation est le fondement sur lequel se construit une société prospère et juste. Si la Guinée veut répondre positivement à ce défi d’ici 2030, il faudra une prise de conscience collective et un effort significatif pour réformer en profondeur notre système éducatif.
Je vous remercie sincèrement pour avoir écrit cet ouvrage qui soulève des questions cruciales pour notre avenir. Il nous incite à être acteurs du changement et à ne jamais oublier que l’éducation est la clé de notre développement collectif. À travers ce livre, vous nous rappelez que l’échéance de 2030 est non seulement un défi, mais aussi une opportunité pour la Guinée de rattraper son retard et de devenir un modèle d’éducation de qualité en Afrique de l’Ouest. Le rendez-vous est fixé, il reste à savoir si nous serons prêts à y répondre.
Avec respect et admiration,
Mohamed Lamine Touré