Attendu depuis plus d’une décennie, le procès des massacres du 28 septembre au stade du même nom sera finalement ouvert ce mercredi, 28 septembre 2022 à Conakry. A 24h de l’ouverture de ce procès qualifié historique, Maître Cheick Sacko s’est exprimé sur le sujet.
Dans l’émission « Des Grandes Gueules » de ce mardi 27 septembre, l’ancien Ministre de la justice, garde des sceaux sous le règne d’Alpha Condé a fait savoir que la réussite de ce procès est indispensable pour l’équilibre sociale du pays. Mais pour cela, il met un accent sur le respect scrupuleux de la procédure, le respect des droits des accusés, des victimes et la protection des témoins. Mais aussi le professionnalisme des professionnels de la justice.
« Il faut que ce procès réussisse, c’est indispensable pour l’équilibre sociale du pays. De passage effectivement du fait que le Colonel Mamadi Doumbouya a décidé que ce procès aura lieu dans ces jours-ci je pense que ça été un signal fort. Il faut le remercier pour ça. Mais cela dit, qu’il faut un procès réussi. Pour qu’un procès réussi il faut le respect scrupuleux de la procédure, il faut le respect du droit pour tous les acteurs, a commencer d’abord par les victimes. Il faut le respect des droits de la défense, il faut permettre aux accusés de s’exprimer en toute liberté et que leurs droits soient absolument respectés. A côté des victimes, a côté des accusés qui sont présumés pour l’instant, il y a aussi des témoins, ça aussi est un élément très important. Il y a beaucoup de témoins, quelque soit le statut du témoin. Sékou Konaté doit venir expliquer ce qu’il sait, Monsieur François Fall… Il faudrait convoquer, faire venir tous les témoins qui savent quelques choses dans ce procès pour que la vérité puisse sortir. Sans ça, nous allons voir un procès bancal. Il y a des victimes et les témoins un peu partout, il faut protéger les témoins c’est important. Il y a des témoins a Dakar, il y a des témoins à Bamako, il y a beaucoup de femmes victimes quelque à Bamako, au Sénégal il faut pouvoir leur faire venir, les prendre en charge, protéger pour qu’elles puissent dire ce qu’elles savent. C’est au vue de tout cela qu’on parlera de procès juste et équitable. Le procès équitable permettra d’extorsiser le mal guinéen qui est l’impunité », souligne t-il.
L’avocat du Barreau de Montpellier a aussi invité les professionnels de la justice (Magistrats, Avocats) à observer une attitude irréprochable dans le déroulement du procès et de travailler avec plus de professionnalisme.
« Il y a aussi ce qu’on appelle les professionnels de la justice, je pense aux magistrats choisis, je pense aux avocats. D’abord les magistrats vous connaissez la qualité des magistrats en Guinée , il y a des magistrats de valeur dans notre pays. Je pense que le choix qui va être fait, les magistrats qui doivent être siéger dans au moins 6 mois voire un an. Donc les magistrats il faut qu’ils soient individuellement dans leur tête et dans ce qu’ils vont faire irréprochable. Aux avocats, il faut que chacun soit professionnel dans ce dossier, l’histoire nous regarde, les guinéens nous regarde et c’est important que ce procès réussisse, qu’il n’y ait pas de rater », a lancé Me. Cheick Sacko.
Facinet Camara
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