Mohamed Kaba du « PADES » sur la date des élections : « dans un pays normal, cette CENI devrait être poursuivi en justice »

À l’issue d’une plénière le jeudi dernier, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a proposé la date du 22 mars 2020 pour la tenue des élections législatives et du référendum constitutionnel en Guinée. Une date interinée le lendemain par un décret du président de la République.

Lors de l’Assemblée hebdomadaire du parti des démocrates pour l’espoir PADES, ce samedi 14 mars, son coordinateur chargé aux questions administratives a dénoncé la célérité dans laquelle cette date a été fixée.

 
« Pas plus qu’hier, encore un autre décret du Chef de l’État fixe la date des élections au 22 mars, toujours dans les mêmes conditions avec les mêmes insuffisances, toujours avec les mêmes réalités, c’est très grave. Avec seulement trois experts de la CEDEAO, on nous montre que le fichier est très mauvais, que le fichier comporte plus de 2.400 électeurs fictifs, des personnes qui ne devraient pas être dans le fichier. Nous avons dénoncé mais la CENI n’a jamais voulu reconnaître que le fichier était mauvais. Mais aujourd’hui vous avez vu que nous avons raison que ce fichier ne peut pas servir de base pour une quelconque élection transparente et crédible, ce n’est pas possible. Mais c’est le même problème qui persiste, aussi tôt le rapport de la CEDEA donné, la CENI s’est fondu d’un communiqué pour reconnaitre et pour s’engager à corriger des anomalies et pourtant nous avons dit depuis longtemps qu’il y avait des anomalies. Et dans la foulée, elle propose la date du 22 mars pour faire les élections », souligne Mohamed Kaba.

Poursuivant, le coordinateur administratif du PADES dira que techniquement c’est pas possible de corriger les insuffisances dans le fichier. 

« Quel moment la CENI va corriger les anomalies. Dans quel temps?techniquement ce n’est pas possible en une semaine. On a déjà distribué les cartes d’électeurs a près de 8 millions d’électeurs, comment on va corriger ça techniquement ? Donc vous voyez que cette CENI dans un pays normal devrait être poursuivit en justice parce qu’elle est en train de créer le chao dans le pays. Elle est en train de mettre l’unité du pays en mal, elle est en train de mettre la crédibilité du pays en mal. Aujourd’hui, c’est vraiment une honte pour notre pays de savoir que nous sommes dans une telle situation, voilà la réalité des faits« , a t-il dénoncé.

Cet acteur politique donne les raisons de l’obstination de la CENI à aller coûte que coûte aux élections.

Selon lui, les législatives ne plus la préoccupation de la CENI, ce qui compte pour elle c’est comment organiser le referendum.

« Aujourd’hui les élections législatives auxquelles on a demandé une organisation parfaite n’est pas la préoccupation de la CENI, encore moins la préoccupation du pouvoir. Ce n’est pas ça la préoccupation, la préoccupation aujourd’hui c’est le référendum et qui dit référendum, dit 3eme mandat. Et donc le gros problème est que la CENI est au solde du pouvoir pour organiser ce 3eme mandat. C’est pourquoi elle se précipite pour fixer la date des élections. C’est ça la vérité, ce n’est pas les législatives parce qu’on aurait pu détaché les législatives de ce faux problème du référendum. Le mandat de l’Assemblée a expire depuis plus d’un an, on aurait pu faire les législatives depuis mais pourquoi on n’a pas organisé les législatives, c’est parce qu’on voulait faire le couplage pour camoufler le referendum dans les législatives. Et donc c’est ça, et la vérité c’est une course contre la montre. Vous avez vu le pouvoir est paniqué parce que les délais légaux pour faire ce référendum ne lui reste que un mois et donc il faut le faire obligatoirement dans le un mois là. C’est pourquoi que vous voyez que les dates se succèdent, ça ne tient absolument à rien mais nous allons leur dire que ça ne marchera pas du tout », précise, Mohamed Kaba, coordinateur chargé des questions administratives du PADES.

Facinet Camara 655765079