Dans une déclaration rendu publique ce jeudi 23 octobre 2025, le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimouno, a s’est adressé à ses compatriotes à un moment qu’il qualifie de « décisif » pour l’avenir de la Guinée. Fidèle à son franc-parler, il a tenu à rappeler les principes fondateurs de la transition en cours, tout en mettant en garde contre les velléités de voir le chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025.
Revenant sur le discours inaugural du 5 septembre 2021, au lendemain de la prise du pouvoir par le CNRD, Dr Millimouno rappelle les propos qui avaient suscité l’espoir d’un peuple meurtri : « Ni moi, ni aucun membre du CNRD ne sera candidat à une élection. » Une parole forte, selon lui, qui avait symbolisé la promesse d’un renouveau démocratique.
« Au Bloc Libéral, nous demeurons convaincus que le Président de la Transition n’entend pas renier sa promesse ni sa parole d’honneur », déclare-t-il, avant d’ajouter que le Général Doumbouya a encore l’occasion de marquer l’histoire « par la grande porte », en rompant définitivement avec la tradition de la confiscation du pouvoir.
Cependant, Dr Faya Millimouno se dit préoccupé par « une dérive inquiétante » qui se manifeste à travers des appels voilés invitant le chef de l’État à se porter candidat. Il dénonce « un vent malsain » et « des voix intéressées » issues de cercles proches du pouvoir, d’intellectuels « en mal d’influence » ou encore de notables « à la mémoire courte ».
« Ces incantations ne sont pas inspirées par un amour sincère de la Guinée », affirme-t-il. « Elles relèvent d’un opportunisme politique que nous connaissons hélas trop bien. »
Dans une critique sévère de la classe dirigeante et intellectuelle, le leader du Bloc Libéral évoque les dérives du passé, citant les soutiens aveugles accordés successivement au feu Général Lansana Conté lors du « koudeïsme », puis au président Alpha Condé dans sa quête d’un troisième mandat.
« Ils ont fabriqué des justifications juridiques, manipulé les textes, bafoué le droit et la morale », accuse-t-il, avant de regretter que « lorsqu’un pouvoir tombe, les mêmes deviennent donneurs de leçons ».
Dr Millimouno en appelle ainsi à la lucidité et à la responsabilité de chaque citoyen, estimant que « la stabilité d’une nation ne se mesure pas à la longévité d’un régime, mais à la vigueur de ses principes ». Il exhorte le Président Doumbouya à tenir sa promesse initiale, pour inscrire son nom dans l’histoire comme « l’homme d’État qui aura eu le courage de rompre avec la logique du pouvoir personnel ».
Alseny Dine CAMARA.
