Elhadj Karamo Bangaly Kaba, grand imam de la ville et inspecteur régional de la ligue islamique, est accusé de vouloir imposer son fils aîné, Kalou Kaba, comme son successeur au détriment de ses adjoints. Cette accusation, rejetée par l’intéressé, a cependant suscité une vive opposition au sein de la notabilité locale, représentée par le Sotikèmo (patriarche) et les quatre familles autochtones de la ville. Ces derniers, après des tentatives infructueuses de dialogue, ont décidé de suspendre le grand imam de ses fonctions et d’écarter son fils des activités de la mosquée. Mais l’imam rétorque qu’aucune instance compétente ne l’a suspendu, rapporte Guineemati.com à travers un de ses reporters.
D’après la notabilité, la gestion de la grande mosquée doit respecter des règles ancestrales. Les décisions concernant son administration doivent être prises collectivement dans le vestibule des sages, et non de manière unilatérale. « Depuis l’époque de Karamo Daouda, aucune décision ne s’est prise sans l’accord des sages. Aujourd’hui, cette tradition est bafouée par une seule personne », a dénoncé Assa Mady Kaba, porte-parole de la notabilité.
Pour les sages, les actions d’Elhadj Karamo Bangaly Kaba représentent une rupture grave avec les pratiques établies. Ils reprochent également à son fils Kalou Kaba un manque de respect envers la famille Chérif, une lignée de grande importance dans la communauté. « Nous ne pouvons tolérer un tel comportement. Par conséquent, le Grand Imam est suspendu, et son adjoint assumera ses fonctions jusqu’à nouvel ordre », a ajouté Assa Mady Kaba, porte-parole de la notabilité.
Suspendu depuis le dimanche 24 novembre 2024, Elhadj Karamo Bangaly Kaba a organisé une conférence de presse pour exprimer son désaccord. Il conteste la légitimité de la décision prise par le Sotikèmo, estimant que seule la Ligue islamique a le pouvoir de le suspendre. « Je n’ai pas été suspendu par une instance compétente. Je serai à la mosquée ce vendredi pour diriger la prière, comme à l’accoutumée », a-t-il déclaré avec fermeté.
Concernant les accusations sur la succession supposée de son fils, le grand Imam réfute. « Mon fils n’était qu’un technicien chargé de la sonorisation. Jamais il n’a été question qu’il me succède », a-t-il précisé, tout en dénonçant ce qu’il qualifie de conflit d’intérêts remontant au dernier Ramadan.
Depuis l’annonce de cette suspension, les autorités religieuses nationales restent silencieuses. Cette inaction pourrait aggraver les tensions, alors que le grand Imam persiste dans son intention de diriger la prière du vendredi prochain.
Affaire à suivre !