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Secteur du bois: le président de l’union nationale des menuisiers et tapissiers de Guinée tire la sonnette d’alarme 

Après cinq à six mois de suspension, le ministère de l’environnement et du développement durable vient de lever la suspension de la coupe et du transport du bois. Mais malgré cette décision des autorités, beaucoup d’autres problèmes persistent encore dans le secteur. Des acteurs de la filière bois se disent confrontés à d’énormes difficultés. En tout cas ce que le président de l’union nationale des menuisiers et tapissiers de Guinée  a indiqué ce jeudi, 07 novembre 2024, lors d’un entretien accordé à notre rédaction. Selon lui, ces problèmes sont entre autres liés à la flambée du prix du bois sur le marché, le manque d’équipements adéquats, le manque de places appropriés et le non perfectionnement des ouvriers évoluant dans le secteur.
<Avant même cette décision de levée de suspension, le bois de meilleures qualités a disparu à Dabomdy qui est un grand marché pour nous les menuisiers et tapissiers de Guinée. Et le peu de bois qu’on y trouvait est vendu à un prix exorbitant. Et s’il n’y a pas un contrôle strict de la part du gouvernement à travers l’OGUIB qui est un organe chargé de gérer le secteur du bois, connaissant la moralité des commerçants qui sont autour de bois, vous allez constater des jours à venir une flambée du prix de ce matériel qui est notre matière première. Ça a été toujours comme ça, à chaque suspension à chaque fois qu’on lève la suspension, le commerçant avant de de penser à comment diminuer il pense plutôt à comment augmenter le prix. Et quand ça monte vous allez voir ça ne va plus descendre. Avant aujourd’hui, on avait l’habitude d’acheter le madrier ici à 450, 500 000 GNF Mais depuis que ce problème de repos biologique a commencé en Guinée, à chaque repos biologique il y a une augmentation qui se fait jusqu’à ce qu’on est arrivé à 1200, à 1300 jusqu’à 1500 000 GNF. Donc si l’État ne fait rien des années à venir la menuiserie et la tapisserie vont disparaitre. Parce que quand c’est difficile d’avoir la matière première, pendant que la matière première existe. Mais il y a une mauvaise gestion de la part de commerçants qui peuvent être contrôlé par l’État>, a-t-il déclaré
A cela dit-il s’ajoute le manque d’équipements, le non perfectionnement des menuisiers et tapissiers ainsi que le manque de place.
<Vous savez, le monde évolue en perfectionnement. Vous allez remarquer que dans nos grands ateliers de menuiserie, il y a toujours des machines qui ont connu le temps colon. Mais au jour d’aujourd’hui quand vous partez un peu en Côte d’Ivoire. Vous allez voir des machines de la dernière génération qui sont mis à la disposition des acteurs. Donc nous avons beaucoup de difficultés. Nous avons des difficultés de matériel, nous avons des difficultés de perfectionnement. Ce qu’on apprend dans les ateliers nous on évolue avec ça, on n’a pas la chance d’aller se perfectionner ailleurs. Donc nous avons plein de difficultés et cela s’ajoute aujourd’hui à l’affaire des femmes qui se sont beaucoup impliquées dans l’affaire de bois. Quand vous partez toujours à Dabondy vous allez voir la meilleure qualité du bois est vendue aux femmes qui vont prendre scier le bois et vendre maintenant en détail aux menuisiers. Tout ça là complique la situation aujourd’hui à nous les menuisiers. Et à cela, s’ajoute aussi à nos problèmes de place. Comme vous le constatez 95 % des menuisiers et tapissiers sont assis le long des rails parce que l’État n’a jamais pensé à Comment nous regrouper>, souligne t-il
Pour faire face à ces problèmes qui freinent l’émancipation de la menuiserie et la tapisserie en Guinée, Amara Touré invite le gouvernement à réglementer le secteur. Mais aussi d’accompagner ces ouvriers pour leur qualification en les aidant à trouver des équipements modernes.
<Si réellement il y a une décision qui doit venir pour lever la suspension de la coupe et du transport du bois moi je pense que cette décision devrait être accompagnée par des nouveautés. Évidemment, il y a eu des nouveautés mais en ce qui concerne nous, les menuisiers et tapissiers, la demande que nous faisons aujourd’hui auprès du ministère de l’environnement c’est que le gouvernement s’implique par rapport à la fixation du prix du bois. Parce que vous n’êtes pas sans savoir que c’est bel et bien possible en Guinée. Et nous connaissons tous quels sont les frais liés à un madrier de l’intérieur jusqu’à Conakry. Et si vous vous référez à ce frais, vous allez comprendre que un madrier est toujours vendu à deux fois de son prix de l’intérieur jusqu’ici. Donc il ne s’agit pas de lever la suspension mais il s’agit plutôt de réglementer ce secteur. Parce que ce secteur là a vraiment besoin d’une réglementation. Il y a trop de contrôle autour de ce secteur mais jusqu’à présent les mêmes fraudes continuent>, a-t-il indiqué
F. Camara

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