Guinéennes et guinéens, chers militants, sympathisants et concitoyens, je suis convaincu que vous êtes parmi ceux qui veulent changer la Guinée en mettant fin à la chaîne de dictature et d’aristocratie qui règne dans notre pays il y a des années. Après notre accession à l’indépendance en 1958, un régime totalitaire à parti Etat est mis en place par le premier régime qui a géré le pays avec une main de fer pendant vingt six (26) ans sans aucune possibilité d’alternance. Ce régime avait commis des atroces: le camp Boiro où des centaines des guinéens ont péri par guette noire et autres tortures inhumaines, des cadres et intellectuels assassinés sans oublier la restructuration totale de la liberté individuelle et collective. La mort du président Ahmed Sékou Touré au pouvoir en 1984 a occasionné un problème de succession, qui a permis à l’armée de prendre le pouvoir avec à sa tête le général Conté.
Le régime de Conté, quant à lui, avait plus ou moins bien géré le pays. Son premier travail a été la restitution de la liberté à la population longtemps confisquée. Parmi ses œuvres, nous pouvons citer la liberté syndicale, la libéralisation des ondes (autorisation de la diffusion des radios et télévisions privées), la liberté d’association et de groupement. Le régime du général avait instauré les bases de la démocratie en rédigeant la première constitution démocratique, qui autorise le multipartisme, réunit les guinéens comme une famille en surveillant le tissu social. Il avait réalisé des grandes infrastructures qui ont permis de désenclaver plusieurs zones dans les différentes régions du pays. La gouvernance était exemplaire jusqu’à la vieillesse du président. La vieillesse est une étape de la vie d’une personne qui est exclusivement réservé à la retraite, disait un sage africain. N’ayant pas respecté cette règle factuelle de la vie, le pays tomba sous les mains des cadres malhonnêtes, qui ont profité du contribuable national pendant presque dix (10) ans. Tous les secteurs furent touchés, les mines, l’éducation, la sécurité….
La mort de ce dernier après vingt quatre (24) ans de pouvoir a fait ressurgir le virus de succession guinéen. L’histoire se répéta pour dire que les mêmes causes occasionnent toujours les mêmes conséquences. C’est le tour de la junte militaire de profiter par un coup d’Etat. Nul besoin de rappeler cette parenthèse de l’histoire, mais néanmoins après le mouvement du 28 septembre 2009 au stade du même nom, par la facilitation de la communauté internationale, un comité de transition fût constitué pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel en organisant des élections libres, transparentes et crédibles. Tirant les leçons du passé surtout les problèmes de succession cités ci-haut, le conseil national de la transition (CNT), réunissant toutes les couches sociales, a pris soins de rédiger une constitution exemplaire qui, pour éviter le pouvoir à vie, a pu limiter le nombre et la durée du mandat du président de la République. Il est parti très loin en verrouillant ces articles appelés « intangibles constitutionnels ».
Après les élections présidentielles de 2010, M. Alpha Condé vient au pouvoir, se réclamant Mandela de la Guinée pour avoir lutté quarante (40) longues années pour la démocratie et la bonne gouvernance. Après quelques mois au pouvoir, il nous montre son vrai visage à travers son fameux discours où il déclare avoir pris la Guinée où Sékou Touré l’a laissée. Il avait bien raison parce qu’aujourd’hui, il imite ce dernier sur tous les plans. S’il existait le camp Boiro à l’actif du premier, nous avons avec Alpha Condé le camp de Soronkoni comme Camp de concentration, la liberté syndicale est bafouillé, la presse est muselée, l’éducation régresse d’année en année, le népotisme devient son mode de gouvernance, la paupérisation s’accentue.
L’opposant historique devient pire que les régimes qu’il combattait, c’est la radicalisation de la personne. Ses dix (10) ans de gouvernance se résument par des promesses irréalisables. Plus de deux cents (200) jeunes assassinés, la destruction des mosquées et églises, la profanation des cimetières pourtant sacrés en Afrique et partout dans le monde, la corruption institutionnalisée, la division ethnique, la dilapidation de nos ressources minières, le chômage pour ne citer que cela. Comme si ce bilan ne suffisait pas le nouveau directeur, il lance son projet de pouvoir à vie par une doctrine satanique. Pour lui, il faut à tout prix arriver à ses fins même s’il faut pour cela tuer tous ses citoyens.
Le peuple doit savoir que La Constitution est un ensemble de textes juridiques, qui définit les différentes institutions composant l’Etat et qui organise leurs relations. Quels que soient sa présentation et son contenu, la Constitution est considérée comme la règle la plus élevée de l’ordre juridique de chaque pays.
Faites lire cette tribune à toute la jeunesse guinéenne qui doit impérativement connaître l’histoire de son pays comme l’a recommandé monsieur le président dans son discours du 6 août 2020 au palais du peuple.