Ibrahima Bah, 18 ans, est perdu de vue depuis deux mois. Le 20 août dernier, des agents de la BAC 9, déguisés en civils l’ont arrêté avec l’aide d’un voisin à Hamdalaye-Kabalaya, un quartier de la banlieue de Conakry, dit-on.
Fatoumata Binta Bah est sa mère. Rencontrée à son domicile, elle est actuellement partagée entre dilemme et tristesse. La dernière fois qu’elle a vu son fils, c’était le jour même de son arrestation.
« Le 20 août, un surnommé Allah Djabi, notre voisin, a arrêté mon fils et l’a remis à des éléments de la BAC 9. J’ai suivi à moto le pick-up, et la première destination du pick-up a été le commissariat de Kipé. De là, mon fils a été embarqué dans un autre véhicule, le visage bandé et les mains menottées, et conduit à Coronthine, mais pas à la maison centrale. Il a été envoyé dans un immeuble en construction. Vivant ou mort, je ne sais plus ce qui lui est arrivé », a raconté la mère en larmes.
Jusqu’à une semaine après son arrestation, sa famille avait accès à lui, notamment ses sœurs. Mais depuis le 28 août 2025, elles ne savent pas où il se trouve, ce qui a plongé la mère dans un dilemme total.
« À Coronthine, lorsque ses sœurs y allaient, elles payaient 20 000 francs guinéens pour le voir. Mais le 28 août, lorsque elles y sont allées, il n’était plus là. Elles ont demandé où il a été transféré, et on leur a répondu qu’il n’a jamais été là. Cela nous a surpris. Depuis, je ne sais plus où est mon fils », a ajouté la maman.
Selon nos informations, Ibrahima Bah a été arrêté pour sa participation à la vague de destruction des effigies du chef de la transition à Hamdalaye. Le surnommé Allah Djabi, auteur de son arrestation et également son voisin, semble être devenu un informateur pour les agents de sécurité.
Ancien manifestant sur l’axe Hamdalaye-Bambeto, il a lui-même été arrêté et incarcéré à plusieurs reprises à la prison centrale de Conakry pour son appartenance à l’opposition avant de changer de camp.
Désormais opposé à toute manifestation contre le CNRD, il est accusé d’avoir fait arrêter plusieurs jeunes de Hamdalaye, considérés comme des fauteurs de troubles.
Oury Maci Bah pour Fatalainfos.com

