Notre confrère Ousmane Bangoura, Administrateur du Site letemoin et des membres de sa famille ont été arrêté et détenus au poste de la gendarmerie départementale de KM36, ce vendredi 25 septembre 2020.
Lissez le témoignage du concerné :
JE POURRAIS PASSER MA PREMIÈRE NUIT EN PRISON…? ?
Il était environ 13 heures de ce vendredi, 25 septembre 2020 lorsque je partageais le repas avec les enfants sur la véranda de notre maison.
Soudainement, j’aperçois un groupe de gendarmes accompagnés de quelques civiles se dirigeant vers nous.
Exactement, j’ignorais leur nombre mais ils pourraient être une dizaine.
« Voici le premier, le deuxième et le troisième » criait un certain Sylla en m’indexant et deux autres éléments de la famille Camara au sein de laquelle j’habite.
« Embarquez les, ce sont des salauds irrespectueux de la loi… des maudits ». Déclare un gendarme avant de me prendre par le col de mon sous-vêtement.
Entre coups de rangers, menaces, injures… je me suis retrouvé jeté dans un pickup. « Où est-ce que vous m’emmenez ? » Criais-je sans aucune réponse de part et d’autres.
Alertés par les bruits, le voisinage et quelques curieux augmentaient en nombre à chaque minute qui suivait la scène.
Lansanaya barrage, Kountia, nous voici maintenant à Km 36 quelques minutes plus tard sous les rangers des gendarmes.
C’est là que mes co-interpelés (Mon ami Naby Yaya et son grand frère Mohamed Maxim) et moi avons découvert notre vraie destination. Escadron mobile N 06 de Km 36.
Là, les gendarmes nous ont débarqués et conduits devant deux (2) officiers de police judiciaire. Quelques minutes après, ils nous ont remis les convocations ne figurent ni le motif, ni l’heure de la convocation.
Environs une heure après, un homme adulte pénètre notre bureau d’accueil et crie : « Ce sont eux, il faut les charger pour coups et blessures volontaires, attaques aux biens privés et entrave aux agents dans l’exercice de leurs fonctions… ». Martelait-il.
Je ne sais pas encore qui était ce monsieur de teint noir et grand de taille en boubou bleu qui se tapait fièrement la poitrine en nous menaçant qu’il allait finir avec nous cette fois-ci. « Vous allez comprendre que le pays est commandé, des chiens comme ça». Nous menaçait-il.
« J’ai besoin de leur procès verbal tout de suite ». Ordonnait-il aux deux officiers qui s’apprêtaient déjà à nous interroger. C’est après sa sortie brusque du bureau que l’un des officiers nous renseigne que c’était le Commandant d’escadron numéro 6 de Km 36.
QUE S’EST-IL VRAIMENT PASSÉ ?
Bien avant de commencer à prendre mon repas, j’ai été d’abord réveillé par un vacarme tout prêt de ma chambre dans les environs de 8 heures.
Je me suis vite levé pour essayer de comprendre ce qui s’y passait. J’ai vu Maxim, très énervé, contre notre voisin dont le garçon a frappé le sien. De l’autre côté, la famille Sylla, aussi très remontée, contre Maxim de la famille Camara, criait.
De tous les deux côtés, des injures grossières provenaient dans tous les sens. Enfants, femmes, hommes… tous rangés derrière les siens pour répondre aux violents mots.
Aucun accrochage physique (distanciation sociale ou peur ? ? ) mais les injures, les grosses mêmes, pleuvaient de partout.
Je suis intervenu en médiateur en calmant les belligérants de part et d’autres sans succès.
Fatigué, je me suis alors retiré pour finir un projet de montage vidéo et un autre document que je devrais partager à mes collègues du bureau. J’ai télé-travaillé aujourd’hui.
Entre temps, les jets de pierres ont suivi des altercations et les invectives entre les deux familles.
Les cailloux qui provenaient de tous les sens ont fini par casser les vitres des fenêtres des maisons tant chez la famille Camara que chez la famille Sylla.
Soudain, un calme précaire s’installe. J’en profite, après avoir partagé un mail à mon bureau, pour partager mon repas avec les enfants.
Ouf! Ce délicieux plat d’atieké à tourné au vinaigre. ? J’ai pris seulement quelques poignets avant d’être malmené comme un bandit chef d’un film d’action.
Sur Institutions du Colonel Damaro, les agents viennent de nous foutre en prison. Comme Nelson Mandela, je songe même déjà à écrire un livre. ?
Vendredi 25 septembre 2020, 18 H 25 min.
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