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Violences postélectorales en Guinée : la diaspora s’insurge

En plus de son inquiétude vis-à-vis de la menace du Covid-19 qui a tué des milliers de personnes dans le monde, la diaspora guinéenne est consternée par la situation politique qui prévaut dans le pays depuis la tenue du double scrutin législatif et référendaire du 22 mars dernier.

Elle soutient que le referendum constitutionnel a été entaché de violences qui ont fait des dizaines de morts le jour de sa tenue le 22 mars dernier, et les jours suivants à Conakry et en province, selon l’opposition.

Selon Ibrahima Sory Makanera, juriste de formation, résident depuis trente ans d’Île-de-France, les violences postélectorales en Guinée pourraient bien constituer des crimes et justifier l’ouverture d’une enquête préliminaire par les juridictions compétentes sur le plan international.

« Depuis le double scrutin (élections législatives et référendum sur la nouvelle Constitution) du 22 mars, boycotté par l’opposition, 119 personnes seraient mortes, selon un bilan provisoire établi par le FNDC (Front national de défense de la Constitution), mouvement citoyen né il y a près d’un an. Les communautés peules d’un côté et guerzées (issues de la région forestière) de l’autre ont été particulièrement visées. Mais ce bilan catastrophique était prévisible. Lors d’une tournée en Haute-Guinée (fief du parti au pouvoir, à dominante malinkée), le président Alpha Condé a déclaré à Faranah : « Celui qui veut saccager les urnes, frappez-le. » On a également vu une milice de donzos, les chasseurs traditionnels postés à Nzérékoré (capitale de la région forestière), où, selon certaines de mes sources, il y aurait jusqu’à 130 morts, en majorité chez les Guerzés », affirme Ibrahima Sory Makanera, fondateur du Collectif contre l’impunité en Guinée.

Plus loin, le guinéen de la France affirme que la diaspora guinéenne n’est pas en bonne collaboration avec le pouvoir actuel, une fois sur la terre guinéenne.

« En tant que membres de la diaspora guinéenne, nous ne sommes pas forcément les bienvenus en Guinée, où on nous reproche souvent d’être arrogants ou de viser le pouvoir. Mais, face à la crise politique que traverse notre pays, il faut prendre ses responsabilités. Notre démarche est exempte de toute connotation partisane. Il s’agit pour nous de faire preuve de rigueur intellectuelle, d’adopter une démarche endogène et indépendante, de ne pas nous laisser emporter par les clivages politico-ethniques et la mauvaise gouvernance. Les personnes compétentes et ayant le sens du service public se trouvent de chaque côté », conclut-il.

Pour rappel, Ibrahima Sory Makanera fait partie des Guinéens de la diaspora qui ont battu le pavé en France pour protester contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé, élu en 2010 et réélu en 2015.


La première de leurs manifestations a été organisée le 21 avril 2019 place de la Bastille, sous la bannière des Forces vives, une coalition d’acteurs politiques et de la société civile. Rebaptisée Forces vives-FNDC.

Diaspora guinéenne basée à Paris

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