En guise de rappel, le 28 septembre 1958 est une date importante dans l’histoire de notre pays, car c’est le jour où nos devanciers ont voté pour notre indépendance vis-à-vis de la France. Ce référendum a conduit à la création de la République de Guinée, dirigée par le parti-Etat du PDG. C’était un moment de grande fierté pour notre peuple, qui a pris le contrôle de son propre destin.
En revanche, le 28 septembre 2009 marque un événement tragique dans l’histoire récente de notre pays. Ce jour-là, une manifestation pacifique de l’opposition s’est transformée en violence lorsque des forces de défense et de sécurité ont fait irruption dans le stade du même nom et ouvert le feu sur les manifestants ???? désarmés par des tirs à bout portant et des violences à l’arme blanchie. Cette répression violente a entraîné la mort d’environ 160 personnes et de nombreuses violations des droits de l’homme ont été signalées: 109 femmes violées, des arrestations arbitraires, des tortures dans des camps militaires, des descentes nocturnes dans des domiciles privés, des pillages de commerces, etc. Cet événement a suscité une condamnation internationale et a été un tournant décisif dans l’histoire politique de la Guinée, mettant en évidence les grands et graves défis auxquels le pays est confronté en matière de droits de l’homme, démocratie, de justice, etc.
Exprimer l’idée qu’un de ces deux événements doit être retiré de l’histoire de la Guinée relève d’une absurdité de très bas étage.
Je pense qu’il est important que savoir, dignité et conscience historique fassent bonne conjonction pour que nous puissions ensemble, main dans la main, bâtir une société fondée sur des principes et des valeurs qui défient toute abjection de nature à porter, d’une manière ou d’une autre, atteinte à la mémoire collective de notre nation.
Le 28 Septembre 1958 et le 28 Septembre 2009 sont encrés dans les annales de notre histoire de telle sorte qu’aucune imposture falsificatrice ne pourra plus jamais les en extraire. Il suffit de les assumer et d’avancer ensemble en grands et dignes patriotes convaincus que l’avenir de notre peuple ne sera plus jamais refait de colonisation qui nécessiterait un autre 28 Septembre comme celui de 1958 ni, encore moins, de désordre dictatorial militaire qui nécessiterait un autre 28 Septembre comme celui de 2009. Et la meilleure manière de les assumer avec grandeur est de rendre hommage aux pères fondateurs de 1958 et rendre pleinement justice aux victimes de 2009.
Que l’âme des disparus reposent éternellement en paix. Amine !
Bassamba Amine
Président du MoDeN
(Mouvement pour la Défense de la Nation).