L’humanité a célébré ce mardi, 28 mai 2024, la journée internationale de l’hygiène menstruelle. En marge de cette célébration, l’ONG Action des femmes et filles de Guinée (AFFIG) a organisé au palais du peuple, une rencontre d’information et de sensibilisation des jeunes filles sur la gestion leurs menstrues. La rencontre a regroupé des jeunes filles venues de divers horizons ainsi que des établissements scolaires.
Dans son discours de circonstance, la présidente de l’ONG, Action des femmes et filles de Guinée a indiqué que cette journée est une occasion pour sa structure de faire la rétrospection sur la santé sexuelle de la femme.
“La santé et les droits sexuels et reproductifs définissent la santé reproductive comme étant « un état de bien-être physique, affectif, mental et social, concernant tous les aspects de la sexualité et de la reproduction, et pas seulement l’absence de maladie, de dysfonctionnement ou d’infirmité, pour tout ce qui concerne le système de reproduction, ses fonctions et processus ». De plus, chaque jeune fille devrait pouvoir « gérer ses menstruations de manière hygiénique, dans l’intimité et la dignité ». Cette inclusion est vitale, car la santé menstruelle est inextricablement liée à de nombreux autres aspects de la santé sexuelle et reproductive et doit donc être soutenue pour faire du droit à la santé une réalité pour tout le monde”, souligne Batrou Cissoko qui a d’ailleurs rappelé que d’après une enquête réalisée par sa structure en 2021, 90% des jeunes filles en milieu scolaire manquent d’expérience en matière de gestion du cycle menstruel.
La présidente de l’ONG a également révélé que malgré des multiples sensibilisations, la gestion des menstrues restent encore un tabou dans notre société.
“Selon une enquête menée par l’ONG AFFIG en 2021, 90% des jeunes filles en milieu scolaire manquent d’expérience en matière de gestion du cycle menstruel, ne connaissent pas les interdits liés aux menstrues, et les parents peinent à les guider et les encadrer dans cette période délicate. En milieu scolaire et rural, la menstruation continue d’être un tabou, et la majorité des jeunes filles manquent plus de cinq jours de cours par mois. Ce projet à dimension nationale vise à initier les jeunes filles à la gestion de l’hygiène menstruelle, à l’éducation sexuelle, à lever le tabou sur les menstrues, et à sensibiliser les parents à une communication adéquate, favorisant ainsi la complicité et l’acquisition d’informations sur les cycles menstruels et d’autres aspects liés à l’évolution économique des jeunes filles”, a indiqué Batrou Cissoko.
Mieux, elle a ajouté que le manque de connaissances sur la santé sexuelle expose les jeunes filles aux infections, aux maladies sexuellement transmissibles, et aux grossesses non désirées, pouvant conduire à des avortements et même à la mort. En milieu scolaire, les jeunes filles font face au risque d’abandon total des cours en raison de la stigmatisation par les jeunes garçons (moqueries et rabaissements). Pour inverser la tendance, la présidente AFFIG sollicite l’État d’accompagnement les filles en leur facilitant l’accès aux serviettes hygiénique.
“Pour accompagner ces jeunes filles psychologiquement impactées, nous sollicitons l’implication de l’État dans cette aventure de bien- être pour les femmes et les jeunes filles. Il est crucial de faciliter l’accès aux serviettes hygiéniques en les subventionnant”, a lancé Batrou Cissoko.
Facinet Camara.