Après le centre directionnel de Koloma, Kipé 2, Kaporo et Kaloum, des habitants du quartier Dar-Es-Salam secteur 2 sont contraints de quitter la zone. Longtemps avertis par les autorités, c’est ce jeudi 23 mai que les opérations de déguerpissement ont commencé. Plus de cinquante pick-up des forces de l’ordre sont visibles sur les lieux.
C’est Dar-es-Salam, secteur 2 où se déroule le déguerpissement. Plus de deux-cent familles sont concernées. Moussa Camara citoyen déguerpi des lieux est sous le choc. « C’est mon père qui a payé ici. Mais il ne vit plus. C’est moi qui occupe ces lieux. Depuis 1997, nous vivons ici. Seulement je déplore l’attitude du chef de quartier, parce que c’est avec lui qu’on a acheté ce terrain », dit-il lamentablement.
Avant ces opérations, les familles concernées avaient reçu chacune vingt-millions de francs de guinéens à titre de dédommagement selon des agents du ministère de la ville. Aboubacar Soumah trouve cette somme insignifiante. « Qu’il nous dédommage correctement ! En 1997, feu Lansana Conté a déguerpi 107 bâtiments. Et ces maisons avaient été dédommagées à la hauteur de leur investissement. Mais ce qu’on nous a proposé ne vaut même pas le prix d’une tonne de ciment », a-t-il expliqué.
Notre interlocuteur estime que les autorités ont utilisé la force pour les faire quitter des lieux. « Nous qui sommes là, personne n’a accepté de prendre cette somme. Qu’est-ce qu’on peut faire ? Ils sont accompagnés des gendarmes. Même si on a été averti, on n’a pas où aller ».
A noter que certaines femmes et jeunes filles sont tombées sous l’effet de gaz lacrymogène. Selon des sources, trois personnes touchées par balle ont été transportées à l’hôpital, mais l’une d’elle aurait succombé de ses blessures.
Soleilfm