Seul véritable enjeu de l’élection, la participation est en deçà de l’objectif affiché par les autorités, qui voulaient égaler le taux de 47 % du scrutin de 2014.
Aucun suspense n’entourait cette élection présidentielle. Avant même la proclamation des résultats officiels, la presse gouvernementale avait annoncé, jeudi 29 mars, la victoire du président Abdel Fattah Al-Sissi. Après les trois jours de scrutin, du 26 au 28 mars, les premiers résultats provisoires ont rapidement placé le président sortant largement en tête face à son rival, Moussa Mostafa Moussa.
La porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, a réagi à la nouvelle par un communiqué dans lequel elle dit les Etats-Unis « impatients de continuer à travailler avec le président Abdel Fattah Al-Sissi », évoquant « leur partenariat fort avec l’Egypte ».
Faible participation
Seul véritable enjeu de l’élection, la participation est restée en deçà de l’objectif affiché par les autorités d’égaler le taux de 47 % du scrutin de 2014. Elle aura finalement été moindre malgré plusieurs mesures incitatives. Les autorités avaient annoncé mercredi, au dernier jour du scrutin, que les abstentionnistes seraient sanctionnés par une amende. La veille, le premier ministre, Chérif Ismaïl, avait exhorté les électeurs à voter, avec cet argumentaire : « C’est un droit constitutionnel et un devoir pour la nation de tous les citoyens. » A la télévision publique et dans la rue, des chansons patriotiques étaient diffusées pour inciter les Egyptiens à se rendre aux urnes. Des électeurs ont même eu droit à des repas et collations gratuits devant certains bureaux de vote.
En 2013, alors chef de l’armée, M. Sissi avait destitué le président islamiste Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans, puis mené une répression impitoyable contre ses partisans. Lors des élections organisées l’année suivante, il avait obtenu 96,9 % des voix.
Source lemonde