L’usage de cette exclamation n’est pas le fruit du hasard, tout simplement, elle a un rapport logique avec l’actualité brûlante au pays natal, la case de départ, mais à la limite elle attire quand même notre attention sur l’audace du législateur guinéen qui, a bien voulu jeter le bébé et l’eau en même temps lorsqu’il essaie de passer au microscope le lien matrimonial. Tonnerre, qu’il soit entendu pendant la saison pluvieuse ou sèche, ce tonnerre est hic et nunc chaud.
Le législateur vient de mettre à l’oreille du peuple une mauvaise nouvelle qui est, la nouvelle approche sur le lien matrimonial. Les députés guinéens se sont prononcés en faveur de l’instauration de la monogamie comme règle par défaut dans le code civil. Quel coup de tonnerre! À dominante musulmane dans ce pays, la polygamie reste possible. Le texte de loi n’interdit toutefois pas la polygamie. Entre vérité juridique et vérité religieuse, le peuple s’étonne. Comme l’homme est souvent attaché à la religion, cette dernière l’inspire beaucoup sur terre dans toute bonne chose qu’il décide d’entreprendre.
En effet, le lien matrimonial met en relation deux personnes de sexes différentes, l’homme et la femme pour fonder une famille à travers le mariage. Base de la société, le mariage est une institution qui permet l’union de deux personnes et de deux familles. Dans la langue française, le mariage désigne aussi bien la cérémonie par laquelle le lien matrimonial se crée. Donc il est destiné à la fondation de la famille.
Etant le représentant du peuple au niveau du parlement, le peuple accueilli les résultats de l’analyse microscopique du législateur avec un profond sentiment déceptif.
Une permission est demandée pour rappeler que la Guinée est un pays souverain, qui, renouvèle son attachement à protéger les droits et les libertés fondamentales des citoyens dans sa politique d’harmonisation de la vie en société, en guise d’exemple le droit de se marier et la liberté d’expression sont consacrés par la constitution , extrait de naissance de la Guinée ; tout comme la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen aussi.
Mais, ayant pris un engagement formel à revoir le lien matrimonial, le législateur veut manu militari piéger le peuple, à tel point qu’il élève des propos grossiers, jusqu’à ce qu’il consent à la tabula rasa des pratiques coutumières du mariage longtemps racontées ou vécues d’ailleurs. S’agit-il de la modernisation ou de la continuité, je laisse le doute m’envahir. Je comprends bien, je ne suis confus entre le passé et l’avenir, en ce qui concerne ladite situation.
Dignes fils ou filles de la Guinée, nous avons tous vécu les mêmes histoires, pis, nous l’avons appris à l’école primaire, celles de nos ancêtres, qui nous ont laissé un héritage inconditionnel dont nous pouvons nous en servir encore et encore, la tolérance, l’éthique et le savoir vivre pour le progrès de notre chère nation.
Prou entendu l’assimilation du peuple guinéen, j’ose espérer que cette loi m’inspire crainte et espoir. Je me demande où est ce que le législateur veut nous escaler ? Alors notre problématique consiste à décliner le type de couple ou le modèle de mariage que devront aspirer désormais les jeunes.
C’est pourquoi pour asseoir l’argumentation, je n’hésiterai pas à décliner d’abord la crainte avant d’envisager l’espoir de la dite loi. Placé devant la situation, nous l’aborderons donc avec tenue et retenue au delà des débats sous l’aspect historique et juridique.
Le couple et le mariage sont étudiés à travers la sociologie de la famille, Emile DURKHEIM par exemple, s’intéresse aux différentes formes familiales. Mais, en ce qui concerne le fondement du mariage en Afrique, l’histoire nous interpelle. Nos ancêtres insistaient toujours sur le fait que la femme remplisse des obligations vis-à-vis de son mari pour la bénédiction de ses propres enfants, d’abord elle doit prendre soin de son mari à la manière dont une mère prend soin de son enfant qu’elle a mise au monde, ensuite elle doit être pour son mari comme une sœur et enfin elle doit partager sa vie intime avec son mari et tandis que le mari doit être à la fois un père, un frère et un époux pour sa femme , c’est dans cette optique que dans un couple africain, précisément en Guinée la femme par exemple peut appeler son mari « papa », ou l’homme peut appeler sa femme « maman », cette pratique est quand même répandu chez les jeunes couples en particuliers , en général les vieux couples ne connaissent pas cette plaisanterie. Tout ceci retrace l’importance du lien matrimonial africain sacré et divin, le couple dévient ainsi indivisible comme Allah l’unique, notre créateur. Les gens feront tout pour ne pas qu’il y’ait à chaque fois le divorce dans la société, les conseils de famille occupent une place fondamentale dans la médiation entre les époux en cas de litiges. Ils sont alors un mode alternatif de règlement des conflits, d’où les conciliateurs, en plus le groupe prime beaucoup sur l’individu, et au-delà du mari et de la femme, c’est deux familles qui s’unissent. Donc le mariage coutumier et le mariage civil célébré ou constaté devant l’officier de l’Etat civil ont la même valeur en droit. Par conséquent, n’oublions pas que nos coutumes ont pour source irréprochable « honore ton père et ta mère ».
En décembre dernier, le législateur avait adopté un nouvel code civil, dont l’article 281 disposait que : « le mariage peut être conclu soit sous le régime de la monogamie, soit sous le régime de la polygamie limitée à quatre femmes.», cet article étant de nature législative, il ressort de la lecture que le législateur adopte deux idées attirantes : la possibilité de se marier sous le régime de la monogamie ou soit sous le régime de la polygamie.
En procédant ainsi, il essaye de nous rappeler les écrits du coran sur la conclusion du mariage entre un homme et une femme, la monogamie ou la polygamie. La monogamie signifie une action d’épouser une seule femme, alors que la polygamie consiste à épouser deux, trois ou quatre femmes selon la volonté du mari. Rien qu’à partir de là, l’approche du législateur était bonne à notre niveau pour être précis. La polygamie n’est donc pas un mode de fonctionnement en réalité en Afrique, car tout dépend de la poche de l’homme, bien vrai qu’elle est souvent répandue en Guinée. Pour pallier alors aux besoins des femmes qui rêvent de trouver un mari dans une société monogame, les anciens décidèrent de résoudre le problème en prenant une épouse, ce fut le cas du dernier roi du Bénin, BEHANZIN, mais c’est avec l’avènement de l’islam en Afrique au sud du Sahara que les africains ont commencé à s’intéresser à la polygamie pour encore aggraver le désordre social et familial sans les moyens requis.
Quid de la crainte ?
L’article 281 nouveau dispose : « le mariage est soumis au régime de la monogamie pour tous les citoyens guinéens.
Toutefois, le futur mari peut, au moment de la célébration du mariage, en présence de sa future épouse et avec l’accord explicite de celle-ci, déclarer qu’il opte pour la polygamie limitée à deux(2) , trois (3) ou quatre(4) femmes qu’il ne peut dépasser.
Faute par l’homme de souscrire à l’une des options de la polygamie, le mariage est placé de manière irrévocable sous le régime de la monogamie, sauf dispense accordée dans les conditions prévues à l’article 282 du présent code. » Il ressort de cette disposition que tous les citoyens sont tenues de respecter cette loi d’ordre, la femme a son mot à dire sur la demande de son mari qui désire faire une nouvelle noce, prendre une seconde femme, donc la femme bénéficie d’une action informative venant de son mari, elle doit apposer son consentement désormais. Si, la première refuse au moment de la célébration, les espoirs de cette femme ne sont-ils pas entrain d’être foulés au sol, qui, depuis longtemps rêvaient ce moment inouï, parce que toujours est-il c’est le mari qui épouse en Guinée, c’est lui qui sort les colas et c’est lui qui part voir la famille de sa future femme pour mariage. Une autre crainte aussi c’est la polygamie qui se noie petit à petit dans l’oubli. C’est pourquoi les guides religieux promettent l’enfer à ces députés, mais de toutes les façons seul Dieu connait la destinée de ses créatures. Peut être que cette loi tombera dans la désuétude un jour à l’autre car Montesquieu disait : « les lois doivent être tellement propres au peuple pour lequel elles sont faites, que c’est un grand hasard si celles d’une nation peuvent convenir à une autre…»
Permettez-moi de vous dire qu’au delà de toute crainte, cette loi engendre un espoir. Un espoir parce qu’il faut accepter de s’ouvrir au changement pour un développement efficace et efficient. Cette loi est dans la perspective de contractualiser le mariage en Guinée qui, était souvent une institution fondamentale de la société, chose que nous apprécions encore une fois, tout comme le mariage est un contrat au Mali par exemple, le contrat est un accord de volontés générateur d’obligations. Alors, la femme sera consultée avant toute décision de son mari pouvant l’entrainer dans une faible santé mentale ou physique, aucune femme n’accepterait de subir la rivalité dans son foyer, ni encore moins autre chose. Après avoir quitté ses parents, elle n’a que le foyer de son mari, alors elle doit y vivre dans la quiétude. Donc elle a un niet catégorique, un droit de véto absolu, d’où ce qui faciliterait l’égalité dans le lien matrimonial, la femme n’est nullement un bien de l’homme, la femme est un sujet de droit, c’est pourquoi, il faut beaucoup de sacrifice pour enfin redonner sens aux droits des femmes dans la famille guinéenne.
Cette idéologie est juste et loyale, l’homme n’a pas a tout décidé dans le lien matrimonial, il faut respect, entente, la bonne foi et l’équilibre dans les décisions pour éviter le proverbe « jusqu’à ce que la mort vous sépare.»
C’est Dieu qui nourrit, nous tous sommes d’accord, mais les enfants, nous devons assurer leur avenir dans les bonnes et dues formes. Il ne s’agit pas pour moi d’appeler à la barre le Coran ou les religieux, j’interpelle juste mes compatriotes sur la situation à prendre du recul pour mieux bondir.
En définitive, en l’imaginant ainsi comme un contrat de mariage, légiférer c’est éliminer toute discrimination, les futurs époux peuvent y insérer de manière précise l’encadrement du sort des biens mais aussi les avantages conférés aux époux. Sans ce contrat de mariage, les époux sont soumis au régime de la communauté réduite aux acquêts. Cela veut nul doute dire que tout ce qui est acheté au cours du mariage est commun.
Mais nous ne devons perdre de vue que le législateur doit aller pas à pas. L’Etat a l’obligation d’assister la famille dans sa mission de sauvegarde des valeurs traditionnelles reconnues par les citoyens guinéens sans exagérer l’objet de toute attention qu’elle mérite.
Puisse ce travail nous aider à trouver réponse à nos questions pour mieux préparer l’avenir de la Guinée.
Lansana DRAME
Etudiant en Droit des affaires
E-mail : kanyiguidrame224@gmail.com
Bonjour,
Je vous remercie pour cette marque de considération que vous portez à mon humble personne.
Fraternellement !
Lansana DRAMÉ
Bonjour
Merci pour cette considération que vous portez à mon humble personne.
Fraternellement
Merci bien
Un coeur si joyeux ce petit matin, je passe une merveilleuse journée après avoir parcouru ce bref et utile boutade d’une personne chère de ma vie. Le seul mot à l’endroit de ta personne est de te dire « courage « . Je sais pertinemment et depuis que nos graines semées donneront toujours des fruits de qualités. Je continue à battre ma poitrine, très fier de te lire ligne par ligne, phrase par phrase. Le travail est riche de par le fond et de par sa forme, je n’en doute point de ta détermination et ton sérieux. L’avenir nous enseignera pleins de choses…
Dr Diaby Ahmed, ton oncle.