Ce vendredi matin, aux alentours de 10h, le quartier Limanyah, situé dans le secteur Sanoyah Textile, a été le théâtre d’une violente mobilisation citoyenne. Des centaines d’habitants s’étaient rassemblés dès 6h00 devant le centre de recensement biométrique, instauré pour moderniser l’état civil. Mais ce qui devait être un exercice civique s’est transformé en scène de chaos, révélant des pratiques de corruption systémiques.
Dès l’aube, des citoyens déterminés dont des personnes âgées, des malades et des femmes enceintes avaient patienté dans l’espoir de se récenser. Très vite, la colère a grimpé face à des agents accusés de favoritisme et de trafic d’influence. Selon les témoignages, le chef de quartier et ses complices exigeaient des pots-de-vin allant de 15 000 à 30 000 FG pour accélérer les démarches, reléguant les plus vulnérables en fin de file.
« Nous sommes là depuis 6h 00, mais sans argent, impossible d’être reçu ! Comment accepter cela dans un pays où l’on prétend lutter contre la corruption ? », s’indigne Fatoumata Camara, une résidente du quartier.
La jeune femme dénonce un système clientéliste : « Ils priorisent leurs proches ou ceux qui paient, tandis que les autres sont condamnés à attendre des heures. Même les femmes enceintes n’ont aucune considération. ».
Exaspérée par ces injustices, la foule a fini par se révolter. Des pierres ont été lancées en direction des agents recenseurs et des responsables locaux, provoquant un mouvement de panique.
« Les personnes âgées tombaient, les femmes fuyaient… C’est le chef de quartier qui a orchestré ce chaos ! », accuse Fatoumata Camara, visiblement sous le choc.
Alertées, les forces de sécurité ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène. Selon nos informations, le chef de quartier et son équipe ont pris la fuite avant l’arrivée des autorités.
Cette scène, symbole d’un malaise social profond, interroge l’efficacité des réformes promises par le gouvernement du président Général Mamadi Doumbouya. Alors que les citoyens réclament transparence et équité, l’incident de Sanoyah Textile rappelle cruellement que la lutte contre la corruption reste un combat quotidien.
Alseny Dine CAMARA.
