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LES CLES DE LA REFONDATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF GUINÉEN (Par Aboubacar Mandela Camara)

A sa prise de responsabilités, le 05 septembre 2021, le CNRD sous le leadership éclairé du Général de Corps d’Armée Mamadi DOUMBOUYA, Président de la République, Chef de l’Etat, s’est engagé dans un processus de refondation et de rectification institutionnelle de la Guinée, en vue de son redressement et de son repositionnement après un rassemblement réussi des différentes sensibilités sociopolitiques qui la composent.

 

De cette vision, naîtra un programme de référence intérimaire (PRI) qui s’articule, principalement, autour de trois (03) axes prioritaires à savoir : le social, l’économique et le politique.

 

Le secteur de l’éducation et de la formation, relevant du social, figure parmi les priorités des priorités du CNRD.

 

-Dans quel état se trouvait ce secteur si important à la date du 05 septembre 2021 ?

 

-Quelles sont les reformes opérées dans le secteur de l’éducation et de la formation depuis l’avènement du CNRD ?

 

-Quelles sont les clés d’une véritable refondation du système éducatif guinéen ?

 

Une lecture de quelques rapports antérieurement produits, notamment par la commission nationale de réflexion sur l’éducation guinéenne (2016) et le rapport d’Etat sur le système éducatif guinéen (RESEN 2018), nous révèle un état de déliquescence à outrance du système éducatif guinéen à la date de l’avènement du CNRD.

 

Passons donc en revue les défaillances majeures de l’école guinéenne, sous-secteur par sous-secteur en termes d’accès et équité, de qualité des enseignements et apprentissages ainsi que de pilotage et de gouvernance.

 

Au Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A):

 

– ACCES ET EQUITE

 

Dans le domaine de l’accès et de l’équité, le diagnostic sectoriel à révéler:

 

Des services préscolaires parcellaires et inéquitablement distribués sur le territoire national (88% des élèves sont du privé et essentiellement à Conakry);

1080 écoles hangars, seulement 2 établissements préscolaires publics, plus de 5000 écoles sans points d’eau ni latrines modernes;

Un faible niveau d’achèvement et de rétention aux cycles primaire et secondaire (collège): 67 % avec 57% pour les filles et avec 25% pour les filles;

D’importantes disparités en matière d’accès, de rétention et d’acquisition dans le cycle général (du préscolaire au lycée): Un nombre important d’enfants hors système éducatif en quête d’éducation et de formation: Environ 1 600 000 enfants âgés de 5-16 ans sont hors du système soit 44% de ce groupe d’âge. Parmi ceux-ci, 90% n’ont jamais été scolarisés et 10% sont des déscolarisés précoces;

Une faible couverture en services d’alimentation et d’hygiène scolaire ;

L’existence des normes sociales et des pesanteurs socioculturelles défavorables à la scolarisation des filles.

– QUALITE DES ENSEIGNEMENTS/APPRENTISSAGES

 

Caducité des programmes d’enseignement qui dataient de plusieurs décennies ; faible niveau des élèves à tous les niveaux ; insuffisance de manuels scolaires, absence de contrôle et d’inspection dans les écoles ; besoin criard d’enseignants qualifiés chiffré au tour de 19000 ; inadéquation entre les filières du secondaire et celles des autres sous-secteurs (enseignement technique, enseignement supérieur) ; absence de programme de formation continue du personnel enseignant ; fraude massive pendant les examens nationaux.

 

-PILOTAGE ET GOUVERNANCE

 

Mauvaise gouvernance du sous-secteur enseignement pré-universitaire et alphabétisation caractérisée par une gestion centralisée, la caducité de plusieurs textes réglementaires et législatifs ainsi qu’une gestion peu fiable des ressources financières, matérielles et humaines.

 

Au Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi (METFPE) :

 

–INFRASTRUCTURES ET ÉQUIPEMENTS

 

Des Institutions de formation vétustes et des équipements obsolètes et quasi-absents, en plus d’être insuffisants, manque criard de formateurs qualifiés, cadre de travail insalubre, inadéquation formation-emploi, etc.

 

-TRANSFORMATION ET INNOVATION PÉDAGOGIQUE

 

Au niveau de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, plusieurs évaluations du système de l’enseignement technique et de la formation professionnelle en Guinée ont pointé du doigt la qualité de la formation des formés et l’inadéquation entre les profils de ces derniers et les exigences du marché du travail notamment des lacunes dans les compétences techniques. Deux (2) sous-causes principales sont à l’origine de cette défaillance, il s’agit de la faible performance des moyens pédagogiques, notamment les formateurs et le personnel d’encadrement technico-pédagogique et l’absence de lien entre le milieu de la formation et le secteur professionnel.

 

–Transformation Numérique

 

Identification d’un besoin d’intégration du digital dans les programmes et le développement des compétences dans l’utilisation du numérique en enseignement et la formation ainsi que la gestion et de suivi des apprenants.

 

–Valorisation d’Emploi et de Formation de Qualité

 

Manque de mécanismes pour le suivi et l’accompagnement des diplômés de l’ETFP sur le marché du travail. En effet, les établissements ETFP ne disposent pas de mécanismes formalisés d’évaluation de la satisfaction des employeurs à la suite de l’accueil de diplômés.

 

-Modernisation de la gestion et de soutien aux apprenants

 

Inexistence de statistiques fiables sur les apprenants et de soutien financier dans le cadre de leurs formations.

 

-Redynamisation de la coopération et du partenariat

 

Léthargie dans le développement de nouveaux accords de partenariat et l’entretien de ceux existants.

 

Au Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI):

 

Capacité d’accueil des IES

Les capacités d’accueil dans les universités publiques sont acceptables, quoi qu’avec des disparités. En effet, les universités abritant les filières des sciences sociales, telles que l’UGLC-SC, l’UJNK et l’UK, enregistrent des effectifs d’étudiants plus importants. Ce qui crée des pressions en matière de capacités d’accueil.

 

Intégration de l’Innovation

Le sous-secteur de l’ESRSI était caractérisé par des déficits importants en matière d’innovation. Parmi les principaux déficits observés, l’on pourrait noter la faible connectivité à l’Internet (infrastructures de réseaux et bande passante) ; l’insuffisance d’équipements informatiques et de multimédia appropriés ; la faible mutualisation (intra et inter) institutionnelle des ressources numériques ; le faible usage pédagogique des applications informatiques et de l’Internet (formation à distance, espaces numériques, télé-enseignement); le manque de ressources humaines pour prendre en charge les dynamiques de développement du numérique dans les IES et au Ministère ; l’absence de stratégie de formation dans les spécialités et dans les usages des TICE ; des déficits énormes en termes de plateformes d’étudiants, de bibliothèques numériques, de programmes de cours en ligne, etc.

 

Offre de formation

Les programmes des études avancées (Master et Doctorat) occupent une part très faible dans l’écosystème de l’enseignement supérieur. Ils ne représentent que 2% des effectifs totaux des IES, et parmi ceux-ci 18,5% seulement sont des femmes. Sur les 2% d’effectifs, les étudiants inscrits au Master occupent la plus grande part 91,6% contre 8,4% au Doctorat. A l’exception de l’UGLC-SC et de l’ISAMK, les IES privées accueillent plus d’étudiants de niveau Master (75,2%). Les programmes de Doctorat n’existent que dans les IES publiques dont les seuls fonctionnels se situent au niveau de l’UGANC (par le biais du CERE qui est un-IRS) et l’UGLC-SC.

 

L’une des faiblesses des programmes de Master et Doctorat en Guinée est la faiblesse des taux de soutenances dans les IES. Sur les programmes de Master, les IES privées (24,2%) se démarquent légèrement de celles publiques (7,9%). Parmi les IES publiques, l’UGANC arrive en tête du peloton (33%), suivie de l’ISSEG (18%). Pendant que les programmes de Master de l’UGLC-SC (ayant le plus grand nombre d’inscrits) peinent à décoller.

 

Recherche Scientifique

Ces dernières années, les universités guinéennes ont été caractérisées par une baisse drastique des enseignants de rang. Dans les IES, seulement 24% d’enseignants-chercheurs ont un doctorat, contre 61% pour le Master et/ou Maîtrise, et 8% pour la Licence. En termes de grades académiques, on compte seulement 8% qui sont de rang magistral (i.e. Professeurs ou Maîtres de conférences). L’UGLC-SC et l’UGANC enregistrent le plus grand nombre d’enseignants de rang magistral avec respectivement 14,5% et 12,5%. Par contre, l’IST de Mamou et l’ISSMV de Dalaba sont les moins loties avec respectivement 1,2% et 1,5%. L’ISAMK de Dubréka et l’ISAU ne disposent d’aucun enseignant de rang magistral. Cette situation est le résultat de plusieurs facteurs dont le départ à la retraite de plusieurs enseignants, une faiblesse de la promotion des enseignants-chercheurs dont la plupart ne dispose que d’une maitrise ou d’un master.

 

Les chercheurs de rang sont quasi-inexistants dans les centres de recherche. En effet, le nombre de titulaires d’un doctorat dans ces CR est de seulement 9% des effectifs totaux. Les détenteurs de Master ou de Maîtrise représentent respectivement 16% et 29%. De même, le nombre de chercheurs de rang magistral (Directeurs de recherche et Maître de recherche) a été presque divisé par deux entre 2021 et 2022, passant de 2% à 1%. On note 12% CR n’ont aucun chercheur de rang magistral, la moitié de ces CR n’ont pas de docteurs non plus. Pire, plus de 70% du personnel des CR pouvant prétendre à des grades de chercheurs n’en disposent pas. En analysant les domaines de recherche, on voit que les sciences exactes et naturelles (24%) concentrent le plus grand nombre de chercheurs, suivies des sciences sociales et humaines (14%), et des sciences médicales (10%).

 

Partant de cet état des lieux très alarmant, les nouvelles autorités sous la conduite des gouvernements successifs et grâce au leadership transformateur du Président de la République, ont réussi à mettre en œuvre plusieurs reformes à impact durable au sein de tous les trois sous-secteurs de l’éducation et de la formation comme nous pouvons le constater dans le bilan non exhaustif, ci-dessous, couvrant les deux premières années du CNRD (source : rapport sectoriel, septembre 2023).

 

Au Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI):

 

Sur le plan de la Gouvernance et du Pilotage

 

l’enquête sur le harcèlement en milieu universitaire;

la définition des mesures d’incitation pour les personnes vulnérables;

l’organisation de la 7ème édition du prix de l’excellence en faveur des étudiantes, des enseignants-chercheurs et des chercheurs, à l’issue de laquelle, quinze (15) filles/femmes, cinq (5) enseignants-chercheurs et chercheurs et dix (10) étudiants ont été primés;

l’appui au déploiement des centres d’excellence ;

la révision et l’harmonisation des textes règlementaires des IES, IRS et CDI;

la refonte de la plateforme d’orientation des bacheliers (GUPOL);

le recensement biométrique des étudiants des IES Publiques, qui nous a permis d’enrôler 44 624 étudiants ;

l’organisation du salon de l’orientation qui a atteint plus de 900 000 collégiens et lycéens;

la définition de nouvelles relations entre le MESRSI et les IES Privées ;

l’adoption de la Loi sur le Statut particulier des IES/IRS et CDI en les érigeant en Etablissement Public à caractère scientifique (EPS);

l’organisation de la 7ème édition des Jeux Universitaires.

Sur le plan d’accroissement des capacités d’accueil dans le système universitaire

 

la poursuite des projets d’infrastructures et d’équipement dans les IES/IRS et CDI, à travers l’inauguration du siège du Centre régional de l’ISFAD de Kindia, des blocs pédagogiques à l’ISSMV de Dalaba, du centre d’accueil de l’ISMGB, d’un laboratoire didactique à l’UGANC, les laboratoires de recherche et d’infrastructures sociales d’accueil à l’ISAVF et la pose de première pierre des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE), de la Bibliothèque Universitaire de Sonfonia, la scolarité de l’ISMGB, le Bloc administratif de l’ISTM et le barrage hydroagricole de la plaine de Founkama de l’ISAVF ;

la livraison d’équipements de laboratoires dans les IES suivantes: ISTM, ISSEG, ISMGB, UGANC, UK.

Sur le plan d’intégration de l’innovation dans le système d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

la modernisation du mode de paiement des bourses d’entretien des étudiants;

la mise en place de la plateforme nationale de sécurisation et de traçabilité des diplômes de l’enseignement supérieur;

la mise en place des espaces numériques de travail dans certaines IES;

la mise en œuvre du Statut Etudiant Entrepreneur (SEE);

la création des Espaces Numériques de Travail dans quatre (4) IES et en cours d’extension à six (6) autres IES ;

Sur le plan de l’amélioration de l’offre de formation dans les IES

 

la suppression de la formation payante dans les IES Publiques;

la proposition d’une nouvelle grille de rémunération des enseignants-chercheurs et chercheurs;

la réforme des programmes;

la poursuite du projet de formation des formateurs qui a permis à 1600 enseignants-chercheurs et chercheurs de bénéficier du fonds de formation des formateurs;

Sur le plan de la relance et revalorisation de la recherche scientifique

l’état des lieux de la recherche et de l’innovation qui aboutira très prochainement à l’élaboration de la politique et stratégie nationale de la recherche et de l’innovation;

la création de quatre (4) revues scientifiques;

l’organisation de la Semaine Nationale de la Recherche et de l’Innovation et la remise du Prix Annuel de la Recherche et de l’Innovation.

Sur le plan de la redynamisation de la coopération et du partenariat

La participation de la Guinée aux activités du CAMES en organisant deux (2) sessions en Guinée ;

La finalisation du processus d’adhésion au Centre de Services Scientifiques d’Afrique de l’Ouest sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres (WASCAL);

La signature d’accord de partenariat pour l’accueil à l’Ecole Supérieure des Technologies Industrielles Avancées (ESTIA) de boursiers d’excellence du MESRSI;

La signature d’une convention avec l’Institut 2iE relative à la formation d’étudiants guinéens ;

La signature de conventions internationales avec l’Arabie Saoudite, le Canada, la France, le Sénégal, etc.

Au Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi

Sur le plan des infrastructures et de l’équipement:

5 filières de 5 établissements dotées en équipements techniques et didactiques (Maintenance Véhicules Légers, Technique Véhicules Légers, Techniques Véhicules Lourds, Maintenance Véhicules Lourds, Mécanique Engins Lourds Miniers);

L’acquisition d’équipements, d’outils et de consommables pour les ateliers de génie civile, génie électrique, génie électronique, génie mécanique et froid / climatisation des ERAM de Coyah et de Dabola;

12 ateliers et Labo de 12 établissements d’ETFP dotés d’équipements pédagogiques et de mobiliers de Santé Sécurité au Travail;

Les ERAM de Coyah et de Dabola dotées de mobiliers et matériels informatiques;

3/5 projets clés de construction ont démarré: le Village Numérique, le CEED Pita, l’ENEPS de Dalaba, pour améliorer les infrastructures éducatives;

L’amélioration des conditions d’accueil et de formation de 1000 apprenants à travers la rénovation de 30 salles de classes dont 2 CFP, 2 ENI et le CETA de Matoto.

Sur le plan Transformation et Innovation Pédagogique:

40 formateurs de l’ETFP ont bénéficié d’un renforcement de capacité à l’échelle international dans les domaines de la mécanique, mécanique froid et climatisation;

250 cadres formés en master seront déployés pour renforcer la qualité de l’ETFP;

7 missions d’échange à l’international réalisées pour la recherche de partenariats en faveur de la qualification de l’ETFP;

Le renforcement de capacités et le perfectionnement de 130 formateurs des filières couture, art culinaire et sur la Pédagogie APC.

Sur le plan Transformation Numérique:

Un mécanisme de gestion et de suivi de l’apprenant entièrement digitalisé à travers ParcourPro (gestion des examens et des effectifs, sécurisation des diplômes…);

Un accès gratuit aux résultats des examens à travers ParcourProguinée.org et le site internet (metfp.gov.gn);

Une Bibliothèque Numérique dans les ENI pour un accès au Savoir sans Frontières;

2 salles entièrement équipées en outils informatiques dans le cadre de la transformation de l’ENPT;

La Guinée a pris part au premier Salon Vivatech Européen, un événement dédié à la technologie, dans le but d’engager des discussions avec des acteurs internationaux de ce secteur et de s’inspirer des innovations récentes et éprouvées notamment dans la construction et l’opérationnalisation du village numérique et de l’École Nationale du Numérique, afin d’en faire bénéficier la population.

Sur le plan de la valorisation d’Emploi et de Formation de Qualité:

Un cadre unique de référence sur la formation et l’Emploi est disponible à travers un processus de Co-construction (Jobs and skills facility);

Le développement de l’application « inserjeune » pour faciliter l’insertion des apprenants;

1400 jeunes formés sur les techniques de recherche d’emploi dans le cadre du Programme Accéléré de l’Emploi;

2000 personnes mobilisées autour de 60 établissements, 15 métiers, 90 apprenants, 40 professionnels pour valoriser les compétences lors de la 1ère Edition des Olympiades des Métiers de Guinée;

Plus, de 20 associations et entreprises mobilisées et sensibilisées sur la nécessité d’investir au pays lors du salon de l’emploi et de l’entreprenariat.

Sur le plan de la modernisation de la Gestion et de soutien aux apprenants:

Le recensement biométrique de 25 760 apprenants d’EETFP Publics ;

La génération de numéro d’identification unique pour 13 700 apprenants des écoles privées;

Le paiement des bourses d’entretien aux apprenants pour favoriser leurs réussites académiques et leur bien-être.

Sur le plan de la redynamisation de la coopération et du partenariat

La signature d’une convention d’appui à l’insertion et à l’Emploi Décent par la Formation Professionnelle (PAIED /FP), pour un investissement global de 26 500 000 euros ;

La signature d’un accord cadre de partenariat pour la construction de huit (8) lycées techniques et de 4 lycées agricoles et unités de production;

La signature de conventions internationales avec les Émirats Arabes Unis, l’Union Européenne, L’Angleterre, le Canada, la France, le Rwanda, etc…

Au Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPUA)

Sur le plan de l’accès et de l’équité

le lancement des travaux de construction de 1000 salles de classe pré-primaires dans le cadre du projet pour les résultats au Préscolaire et à l’Enseignement Fondamental (PrePEF), financé par la Banque Mondiale;

la construction de 59 écoles primaires (177 salles de classe) avec logement des enseignants, forage et latrines dans les préfectures de Dalaba, Pita et Kissidougou dans le cadre du projet ‘’PEB-G 3’’ avec l’appui de la Coopération Allemande;

le lancement sur initiative présidentielle, des travaux de construction de 4 écoles de type EP BARRY Diawadou dans les communes de Conakry, soit 72 salles de classe; ceci constitue la première phase de construction de 100 écoles;

la relance des chantiers de construction en arrêt depuis plusieurs années tel que le lycée Bonfi;

la rénovation de 8 centres régionaux de formation continue du personnel enseignant;

le transfert d’une subvention de quarante-deux milliards de francs guinéens (42 000 000 000 GNF) à l’ANAFIC pour la construction de salles de classe en dur en remplacement des classes hangars sur financement Fonds Commun Education-Budget d’Affection Spéciale (FCE-BAS);

l’approvisionnement de 1 617 écoles à cantines en faveur de 209 958 enfants bénéficiaires dans les zones défavorisées (401 écoles pour 54 071 enfants sur financement du BND) avec l’appui du PAM, de SEM le Président de la République et les Membres du Gouvernement;

la remise de 1 447 kits scolaires aux filles dans les régions de Kankan, Labé et Faranah dans le cadre du projet SWEDD.

Sur le plan de la qualité des enseignements/apprentissages

l’élaboration du Cadre d’Orientation Curriculaire (COC) avec l’accompagnement du Bureau International de l’Education (BIE-UNESCO) devant aboutir à la refonte des programmes d’enseignement courant 2024;

l’élaboration des modules de formation des éducateurs des classes pré-primaires dans le cadre du PrePEF;

la commande de 402 823 manuels de Mathématiques, Français et Sciences et 440 678 Cahiers d’activités multi-matières pour les élèves du primaire;

la commande de 16 842 manuels de Français et Sciences Physiques pour les élèves du secondaire;

la relance des inspections pédagogiques et administratives qui ont permis de toucher 25 223 enseignants et 10 658 encadreurs;

le renforcement des capacités de 27 652 enseignants et encadreurs du primaire et du secondaire;

le renforcement du dispositif du processus de gestion des examens nationaux;

la formation de 253 formateurs des formateurs régionaux en didactique des disciplines et en technique d’animation.

Sur le plan du pilotage et de la gouvernance

la mise en place d’un système intégré de gestion de l’éducation (SIGEGUI) en vue de la dématérialisation de la gestion administrative et pédagogique;

l’élaboration, la validation et l’opérationnalisation d’un manuel de procédures de gestion administrative du département;

l’élaboration du document de politique nationale de l’éducation préscolaire dans le cadre du PrePEF;

l’actualisation/élaboration et validation de plusieurs textes législatifs et règlementaires tels que le Code de conduite en milieu scolaire, les textes de base de l’enseignement pré-universitaire privé, le code de conduite de lutte contre toutes les violences faites aux filles à l’école…;

l’institution de la Semaine Nationale du Mérite Scolaire (SENAMSCO);

la relance du sport scolaire qui a permis la participation des équipes scolaires aux tournois internationaux et à remporter plusieurs trophées continentaux (Cap-Vert, Afrique du Sud) ainsi que leur qualification en coupe du monde;

l’initiation et la tenue d’une Journée des Elites de l’Ecole Guinéenne (JEEG) au cours de laquelle 110 lauréats du CEE, du BEPC et du Baccalauréat ont été récompensés (édition 2023).

Aujourd’hui, plus que jamais, le secteur de l’éducation et de la formation guinéen est confronté à d’énormes défis tant bien dans le domaine de l’accès et l’équité, que de la qualité ainsi que de la gouvernance ; notamment en termes de ressources humaines qualifiées, d’infrastructures et équipements modernes, d’actualisation et d’adaptation des programmes d’enseignement, de digitalisation du système et de financement.

Pour relever ces multiples défis et tant d’autres, il est important de rappeler quelques clés d’une politique de refondation de tout système éducatif à savoir :

La constance :

La discontinuité des réformes fait partie des maux qui gangrènent le système éducatif guinéen. Ces vingt (20) dernières années par exemple, il y a eu plusieurs espaces de concertation et de réflexion ainsi que des études pour la transformation de l’école guinéenne dans son ensemble dont, entre autres (i)les états généraux de l’éducation en 2008 ; (ii)le salon de l’éducation nationale en Septembre 2011 ; (iii)les travaux de la commission de réflexion sur l’éducation nationale en 2016 ; (iv)l’étude sur la Politique de la Question Enseignante (EPQE) en 2013 et (v)le Rapport d’Etat sur le Système Educatif National (RESEN) en 2018.

Toutes ces concertations, réflexions et études se sont soldées par des recommandations pertinentes ainsi que des programmes tel le ProDEG, dont la mise en œuvre allait permettre à la Guinée d’avoir un système éducatif de qualité, équitable et inclusif.

A titre illustratif, nous pouvons citer entre autres : la diversification des filières au lycée, la digitalisation, la constructions des universités régionales, la professionnalisation et la valorisation du métier d’enseignant, la décentralisation administrative et financière et la bonne gouvernance, la réactualisation des programmes d’enseignement y compris l’enseignement franco-arabe en prenant en compte des besoins d’apprentissage et des valeurs positives de la société guinéenne, le relèvement de la part de financement du secteur de l’éducation à 20% du Budget National de Développement conformément aux standards internationaux, le renversement de la tendance de la pyramide des effectifs entre l’enseignement technique et l’enseignement supérieur, la planification et la mise en œuvre dans les programmes de développement local des collectivités (PDL) du volet alphabétisation et éducation non formelle, l’introduction des langues nationales dans les deux premières années de l’élémentaire au niveau des écoles expérimentales et la généralisation de l’expérience après une évaluation rigoureuse de la phase pilote.

Si certaines de ces recommandations avaient vu jour, la discontinuité des reformes n’a pas permis, malheureusement, leur aboutissement jusque-là. Les problématiques de la diversification des filières au lycée et la digitalisation du système en sont une illustration parfaite.

La patience

La patience est une preuve de réalisme. Vouloir ou penser être à mesure de « remettre l’école guinéenne » sur les rails en une année scolaire (9 mois) ou en une décennie est utopique.

Il faut toute une génération (période de 30 ans) pour réussir à sortir de l’ornière un secteur aussi complexe, de surcroît déliquescent.

Toutes les Nations qui sont devenues aujourd’hui des modèles à suivre en raison de la qualité de leurs systèmes éducatifs, ont fait preuve de patience et de persévérance dans la mise en œuvre de leurs politiques éducatives. Cela, pendant près d’un demi-siècle. La Finlande, le Singapour, le Japon, la Corée du Sud sont des exemples très illustratifs.

Si nous ne voulons pas développer un système éducatif à l’image d’un château en carton, nous devons absolument nous entendre sur un contrat éducatif bien ficelé avec des échéances définies. Aucun programme mondial de l’éducation n’est bâti sur une durée d’un an ou de dix ans.

Les examens scolaires annuels ne doivent en aucun cas être un baromètre d’évaluation de la performance du système et des capacités des gouvernants. Donnons le temps au temps et agissons de façon méthodique.

La volonté politique et une vision transformatrice

C’est la clé principale de toute politique de transformation éducative; contrairement à la pensée collective, l’argent n’est pas tout temps le « nerf de la guerre ». Avec une volonté réelle et une vision claire, on peut déplacer n’importe quelle montagne. L’idée précède la matière.

L’une des forces des autorités actuelles c’est bien cette volonté affichée de placer l’éducation et la formation au cœur de leur vision de refondation de l’Etat.

C’est pourquoi, en deux ans de gouvernance, le bilan du CNRD dans le secteur de l’éducation et de la formation est très élogieux comme nous l’avons vu un peu plus haut.

La mise en vente des véhicules 4×4 de l’Etat pour financer l’enseignement technique et la formation professionnelle, parent pauvre du secteur, est une preuve éloquente de cette volonté manifeste et de cette vision transformatrice pour doter la Guinée d’un système éducatif de qualité, équitable et inclusif.

Il revient à l’ensemble de la communauté éducative de saisir cette occasion en or en se donnant les mains et les moyens ainsi que le temps nécessaire afin de bâtir les fondements de cette éducation de qualité à laquelle nous aspirons tous, gage de tout progrès.

En somme, comme nous venons de le voir ensemble, le CNRD a hérité d’un système éducatif déliquescent. Depuis le 05 septembre 2021, de multiples efforts ont été consentis pour « remettre l’école guinéenne sur les rails ». Toutefois, les défis restent encore énormes, très énormes; nous devons faire preuve de résilience en donnant plus de temps au CNRD pour le permettre de poser les bases d’un système éducatif de qualité, équitable et inclusif, gage du progrès de la République de Guinée.

Comme je l’ai dit au lendemain de la prise de responsabilités par le CNRD, ‘’la refondation de l’Etat est tributaire de la refondation de l’éducation’’ car, « tant vaut l’école, tant vaut la Nation. »

Aboubacar Mandela CAMARA

Sociologue, Consultant en éducation

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