Lors du référendum constitutionnel du samedi 16 novembre, les Gabonais ont massivement voté en faveur de la nouvelle Constitution. Le « oui » a recueilli 91,80 % des suffrages, contre 8,20 % pour le « non », avec un taux de participation de 53 %. Ce scrutin marque une étape cruciale pour le pays, qui s’apprête à instaurer la IIème République.
Parmi les 463 066 électeurs qui se sont rendus aux urnes, toutes les provinces ont enregistré un soutien supérieur à 80 % pour le « oui ». Cependant, les scores les plus faibles ont été observés dans l’Ogooué-Maritime (83 %) et l’Estuaire, où se trouve Libreville, la capitale (85 %). À l’opposé, le meilleur score a été obtenu dans le Woleu Ntem, traditionnellement favorable à l’opposition, avec 98 % des voix.
Malgré une campagne marquée par de vifs débats, notamment autour des critiques accusant la nouvelle Constitution d’être taillée sur mesure pour le général Brice Oligui Nguema, au pouvoir depuis le coup d’État du 30 août 2023, le résultat a été sans appel.
Les observateurs du réseau ROC, présents dans plus d’un tiers des bureaux de vote, ont rendu des conclusions préliminaires positives. Aucun incident majeur ni fraude massive n’ont été signalés, contribuant à renforcer la légitimité du processus référendaire.
La nouvelle loi fondamentale introduit un régime présidentiel renforcé, où le chef de l’État sera désormais le principal détenteur du pouvoir exécutif, avec des prérogatives élargies. Le mandat présidentiel sera de sept ans, renouvelable une seule fois, et le poste de Premier ministre sera supprimé. Parmi les mesures phares, le président pourra dissoudre l’Assemblée nationale au moins une fois durant son mandat, tandis que le Parlement aura la possibilité de le mettre en accusation devant la Haute Cour de justice.
De nouvelles conditions d’éligibilité à la présidence sont également instaurées : les candidats devront être âgés de 35 à 70 ans et nés d’au moins un parent gabonais. De plus, la Constitution interdit à un membre de la famille du président sortant de lui succéder.
Les résultats annoncés par le ministère de l’Intérieur sont encore provisoires. La proclamation des résultats définitifs du référendum incombera à la Cour constitutionnelle, après qu’elle aura statué sur d’éventuels contentieux électoraux.